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Natation: « Est-ce que les Jeux sont maudits pour moi? », s’interroge Muller

« Est-ce que les Jeux sont maudits pour moi ? », s’interroge Aurélie Muller, qui a échoué d’extrême justesse à se qualifier pour les JO-2020 en eau libre, dimanche à Yeosu (Corée du Sud), trois ans après avoir été disqualifiée et privée de médaille d’argent aux JO-2016.

La nageuse de 29 ans, 11e à un dixième seulement de la 10e et dernière place qualificative, « ne peut pas prendre de décision aujourd’hui » concernant la suite de sa carrière et veut se donner le temps de la réflexion.

Q: Dans quel état d’esprit êtes-vous après votre non-qualification pour les JO-2020 ?

R: « Je suis déçue mais je n’ai aucun regret parce que j’ai fait ma course, j’ai fait ce que j’ai voulu faire, j’ai fait des choix, je les assume complètement. A la fois les choix durant la course, j’ai mené pendant trois tours, je me suis régalée. Et les choix que j’ai faits ces dernières années (elle s’est entraînée moitié moins la saison dernière pour privilégier ses études, NDLR). A la fin, ça ne fonctionne pas, je ne suis pas qualifiée pour les JO, c’est compliqué mais, encore une fois, je n’ai pas de regrets à avoir. Je connaissais mes points forts et mes faiblesses: je savais que j’étais un peu moins forte au sprint, c’est pour ça que deux tours avant (l’arrivée), je prends les devants, que j’essaie d’essouffler le groupe. Je me dis que si je termine au sprint, là, vraiment, c’est sûr que je n’y arriverai pas. Mais les filles ont tenu et elles sont remontées dans les 200 derniers mètres. Quand les filles reviennent, moi, j’ai déjà beaucoup donné. A la fin, il me manque un dixième. Le sprint, c’est vraiment ce qu’il m’a manqué aujourd’hui (dimanche). »

Q: Vous avez porté réclamation contre une autre nageuse, l’Italienne Rachele Bruni. Que s’est-il passé ?

R: « Dans le chenal, j’ai été gênée par Bruni (finalement 3e), elle me monte vraiment dessus. Est-ce que ça va être retenu ou pas? On verra bien ce qui se passera demain matin (la réclamation sera examinée en appel lundi à 08h30, NDLR). Il me manque un dixième… Au moins, on aura tout tenté, je n’aurai pas de regrets. »

Q: Les résultats ont mis une vingtaine de minutes à être officialisés. Comment avez-vous géré cette longue attente ?

R: « J’ai déjà connu ça (aux JO-2016, NDLR)… J’attends, j’attends, je vois Lara (Grangeon, l’autre Française en lice) qui est quatrième et je me dis que, si je suis onzième, c’est fini. J’ai toujours un espoir évidemment, il y a photo finish. Je me dit que ça ne sert à rien d’attendre devant l’écran, je vais me changer. Puis la décision tombe… On regarde la vidéo et je dis que j’ai été gênée. »

Q: Entre votre disqualification à Rio et cette qualification olympique manquée de justesse, avez-vous l’impression d’être maudite avec les JO?

R: « Je me demande oui… La question est là: est-ce que les Jeux sont vraiment maudits pour moi ? Est-ce que ce n’est pas fait pour moi ? Je ne sais pas. Evidemment, Rio, tu y repenses… Mais ce n’est pas du tout la même histoire. Là, j’ai fait ma course. Je me répète: je n’ai aucun regret. »

Q: Que signifie cette non-qualification pour la suite de votre carrière ?

R: « Bonne question. On n’imagine pas ce scénario. Je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt (pour se prononcer), je veux juste terminer ma semaine, j’espère la terminer mieux. Et après, il faudra réfléchir. »

Q: Il y a deux jours, vous nous disiez +Si je ne suis pas dans le top 10 dimanche, c’est fini, terminé+…

R: « C’est vrai, je l’ai dit il y a deux jours mais, aujourd’hui, je n’en sais rien. Je ne peux pas prendre de décision aujourd’hui, ce n’est pas possible, vraiment je ne sais pas, je ne veux pas me poser cette question alors que j’ai encore le 5 km (mercredi), le relais (jeudi). On verra à la fin de ces championnats, on fera le débrief de tout ce qui s’est passé, on va bien réfléchir. »

Propos recueillis par Elodie SOINARD

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