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L’espoir s’amenuise pour des Français disparus en motoneige au Québec

L’espoir de retrouver vivants cinq Français disparus au Québec, deux jours après une excursion en motoneige qui a viré au drame, s’amenuisait d’heure en heure jeudi malgré d’importantes recherches menées toute la journée.

La Sûreté du Québec a publié jeudi les identités des disparus, originaires, comme les trois Français survivants, de l’est de la France. Il s’agit de Gilles Claude, 58 ans, Yan Thierry, 24 ans, Jean-René Dumoulin, 24 ans, Julien Benoît, 34 ans, et Arnaud Antoine, 25 ans.

Gilles Claude est le père de trois biathlètes internationaux, Emilien, Florent et Fabien.

Ce dernier est monté jeudi pour la première fois sur le podium d’une étape de la Coupe du monde de biathlon, à Pokljuka en Slovénie. Il a dédié sa troisième place à son père, semblant se préparer à l’annonce imminente d’une nouvelle dramatique.

« Il y a eu un tragique accident au Canada pour mon père », a expliqué Fabien Claude sur la chaîne L’Equipe, accompagné par son frère Florent, également biathlète au sein de l’équipe belge.

« Ce podium est pour lui, je suis sûr qu’il est fier de nous et je suis fier de ce que j’ai fait aujourd’hui. Le but n’était pas forcément le résultat, c’était de rendre un hommage et faire du mieux possible », a-t-il ajouté.

Sur le terrain, les recherches se sont poursuivies toute la journée jeudi dans une zone située à l’est du lac Saint-Jean, près de la commune de Saint-Henri-de-Taillon, à environ 225 km au nord de la ville de Québec.

Jeudi, une troisième équipe de plongeurs, aidés d’un petit propulseur sous-marin et de sonars, s’est jointe aux efforts déployés sur le terrain, avec l’appui de deux hélicoptères et de drones. Au total, une trentaine de personnes étaient mobilisées jeudi, selon la Sureté du Québec qui pilote les recherches.

« Il reste encore certains points à vérifier », a commenté un porte-parole de la police, Hugues Beaulieu, joint par l’AFP. Il a toutefois reconnu que l’hypothèse qu’ils aient trouvé refuge sur une île sans moyen de communication était de moins en moins probable au fil des jours.

D’autant que deux motoneiges, vraisemblablement celles utilisées par le groupe de huit touristes et leur guide canadien, avaient été retrouvées mercredi en fin de journée au fond du lac Saint-Jean, dans la zone non balisée où a eu lieu l’accident.

L’accident s’est produit mardi en début de soirée à l’embouchure d’une rivière partant du lac Saint-Jean. Cette zone dangereuse, où la glace est plus fine en raison des courants, est formellement déconseillée par tous les professionnels.

La rivière qui part du lac Saint-Jean débouche sur un barrage quelques kilomètres en aval, souligne le porte-parole. En raison de températures relativement clémentes, elle n’est pas entièrement gelée, ce qui pourrait permettre de retrouver les corps des Français s’ils sont effectivement tombés à l’eau avant d’être emportés par le courant, a expliqué le porte-parole.

Le guide de l’excursion, un Montréalais de 42 ans, a été repêché mardi soir mais il est mort des suites de ses blessures. Trois autres Français, qui avaient donné l’alerte, ont été brièvement hospitalisés pour des engelures et un choc nerveux.

De son côté, la province du Québec, sous le choc après ce drame sans précédent depuis de nombreuses années, a annoncé jeudi qu’elle allait imposer une formation aux guides et aux touristes qui louent ces engins.

Cette mesure attendue depuis plusieurs semaines, revêt « un caractère délicat » après le « terrible » drame de mardi soir, a indiqué la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx.

Le Québec, avec quelque 33.000 km de sentiers balisés dans des décors de carte postale, est particulièrement prisé des amateurs de motoneige, notamment des touristes français.

Chaque année, cette pratique fait toutefois une vingtaine de morts en moyenne dans cette seule province.

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