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les opposants redescendent dans la rue

Les opposants à la réforme des retraites descendent de nouveau dans la rue jeudi pour réclamer son retrait et endiguer l’essoufflement d’une mobilisation historique, tandis que le texte a démarré cette semaine son parcours à l’Assemblée nationale.

« Retrait d’un projet injuste et dangereux »: depuis le début de la mobilisation il y a deux mois, le mot d’ordre de la CGT, FO, Solidaires, de la FSU et d’organisation de jeunesse (Unef, MNL, UNL) n’a pas changé.

Ce jeudi, des rassemblements et manifestations sont prévues un peu partout en France. Dans la capitale, le cortège partira à la mi-journée de la Gare de l’Est vers la place de la Nation.

Lors du huitième appel à une journée interprofessionnelle le 30 janvier, la mobilisation avait marqué le pas, avec 108.000 manifestants en France (ministère de l’Intérieur), contre 249.000 lors de la journée précédente, le 24 janvier.

La suite du mouvement doit être décidée lors d’une réunion au siège de la CGT en fin de journée.

« Le 17 février, premier jour de passage du texte dans l’hémicycle, est une bonne date pour un nouvel appel », suggère Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.

Interrogé jeudi matin sur CNews, le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, a de nouveau dénoncé la réforme comme « une erreur historique ». Quant à la poursuite du mouvement, « évidemment c’est compliqué, le mouvement a été très long, le gouvernement est obstiné », mais « nous allons essayer de trouver des moyens » pour maintenir la mobilisation, a-t-il dit.

Les travaux ont démarré cette semaine au sein de la commission spéciale de l’Assemblée nationale, qui doit examiner plus de 20.000 amendements, dont 19.000 des députés LFI.

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé jeudi à Emmanuel Macron d’organiser un référendum sur la réforme des retraites.

« S’il tient à tout prix à cette réforme parce qu’il pense qu’elle est bonne pour le pays, qu’il constate que les gens n’en veulent pas, alors qu’il organise par exemple un référendum », a-t-il dit sur France 2.

La CFDT, favorable à un système « universel » par points, fait du lobbying auprès des députés pour améliorer les textes et a travaillé en ce sens sur des amendements, de même que la CFTC et l’Unsa.

La CFE-CGC, opposée à la réforme, a aussi déposé 22 amendements, quand FO a écrit aux parlementaires pour qu’ils « n’approuvent pas » le projet de loi.

Dans la rue, des actions se sont poursuivies cette semaine, organisées notamment par des fonctionnaires (police scientifique, éboueurs, égoutiers…).

– « Ports morts » –

Les avocats, en grève depuis un mois, ont été reçus une seconde fois cette semaine par le Premier ministre Edouard Philippe et vont décider de la suite du mouvement vendredi.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a affirmé jeudi qu’il n’y aurait pas, jusqu’en 2029, « d’augmentation de cotisation » retraite pour la profession. Le projet prévoit de doubler les cotisations retraite (de 14 à 28%) pour les avocats gagnant moins de 40.000 euros par an, et les pensions, actuellement au minimum de 1.400 euros net, passeraient à 1.000 euros, selon le Conseil national des barreaux.

Côté grève, plusieurs secteurs ont pris le relais des transports, où le trafic est « normal » à la RATP et avec « peu de perturbations » à la SNCF.

Dans le secteur maritime, la CGT organise une opération « ports morts ». Ces actions, récurrentes depuis plusieurs semaines dans les grands ports, ont été généralement très suivies.

Les salariés du secteur de l’énergie restent aussi mobilisés dans le traitement de déchets et le nucléaire.

A la centrale de Penly en Normandie, où 83% des salariés sondés ont voté contre la réforme, sept salariés ont reçu mardi la visite à leur domicile d’un huissier venu leur remettre une mise en demeure de libérer le site. Les syndicats nient toutefois tout blocage.

Dans le secteur des déchets, les salariés des trois sites d’incinération d’Ile-de-France ont reconduit leur mouvement jusqu’à vendredi. La préfecture a réquisitionné des personnels pour gérer les stocks d’ordures et redémarrer un des fours, à Issy-les-Moulineaux.

La métropole Aix-Marseille-Provence a annoncé mercredi soir qu’elle lancerait jeudi une procédure de réquisition de ses agents en grève, pour évacuer les 3.000 tonnes de déchets en souffrance dans les rues. Elle a dénombré une quarantaine de grévistes sur les 2.000 agents de la propreté.

En Guadeloupe, le mouvement social contre la réforme, combiné à des revendications contre la baisse des effectifs enseignants, bloque une très grande partie des écoles, collèges et lycées depuis le 5 décembre.

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