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Espoir, humilité et contrition, l’allocution de Macron vue par les éditorialistes

Le président Emmanuel Macron a offert lundi soir de l' »espoir » aux Français en annonçant la « date de la quille », dans une allocution empreinte d' »humilité » au cours de laquelle le chef de l’Etat a rendu hommage aux professions en première ligne, soulignent mardi les éditorialistes.

« Maintenir l’espoir sans occulter la gravité de la situation et les incertitudes de l’avenir, tel est le délicat exercice auquel s’est plié le chef de l’Etat en cette fin de week-end pascal », écrit Laurent Bodin dans L’Alsace, notant comme plusieurs autres éditorialistes le « changement de ton » du président.

« En attendant la libération, Macron semble être passé de la +guerre+ à la résistance », relève Florence Chédotal, dans La Montagne, faisant référence à la dernière intervention solennelle de M. Macron qui avait répété maintes fois que la France était en guerre contre le nouveau coronavirus.

Un discours plus apaisé qui n’a pas échappé à Nicolas Beytout, dans L’Opinion: « Plus de guerre, de grandiloquence, sauf lorsqu’il s’est agi de rendre hommage au courage de tous ceux qui, à leur place, tiennent le choc ».

« Pas de sang, ni de sueur ou de larmes pour un discours davantage empreint d’humanité que d’ordinaire. Le ton, celui de l’empathie et de l’humilité », poursuit Florence Chédotal.

Une « humilité » constatée par de nombreux éditorialistes qui ont été marqués par ces quelques mots présidentiels: « Sachons nous réinventer, moi le premier  ». Une « habile contrition », estime notamment Christophe Hérigault, dans La Nouvelle République du Centre-Ouest.

Pour Mickaël Tassart dans le Courrier Picard, Emmanuel Macron « a esquissé, non pas un mea culpa, mais l’autocritique d’une entrée en crise hésitante et zigzagante ».

« C’est sa meilleure intervention dans cette crise inédite », selon Alain Dusart de L’Est Républicain, notant que dans cette séance de « câlinothérapie et admettons-le d’autocongratulation, le ton est humble et rassembleur ».

Pour Laurent Joffrin dans Libération, l’intervention a été « à la fois humble et précise » et porteuse d' »espérance » grâce à un « calendrier rationnel »: « Pas de printemps pour les Français. Mais un rayon d’espoir, néanmoins ».

Dans Le Figaro, Vincent Trémolet de Villers salue l’annonce du « jour du début de la fin de ce pénible confinement », estimant « qu’après un mois d’efforts les Français étaient en droit d’attendre une description claire et franche de ce que seront les mois à venir ».

Même avis du côté de Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne pour lequel, désormais, « les Français savent à quoi s’en tenir ».

« La quatrième allocution a été la bonne. Enfin. Clair, le président a répondu hier aux questions que nous nous posons tous », selon Stéphane Vernay, dans Ouest-France, titrant « Une date et des raisons d’espérer ».

L’Humanité a décidé de revenir sur la polémique provoquée au cours du week-end par le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux qui a considéré qu’il faudrait « travailler un peu plus » pour sortir de la crise économique liée au Covid-19.

« S’il fallait une preuve que patronat et ministres n’ont que faire des valeurs humaines, un bel échantillon nous en a été servi durant ces fêtes de Pâques », écrit Patrick Le Hyaric, intitulant son édito « Répliquer à la canonnière de Pâques ».

Dans La Croix, Guillaume Goubert juge la phrase du patron des patrons « fort malheureuse car elle peut être interprétée comme une volonté de remettre en cause, en invoquant la pandémie, plusieurs éléments du contrat social ».

Et de souligner l’hommage au collectif et à la solidarité adressé par le président aux Français mais « Comment demander aux salariés des sacrifices du côté +du temps de travail, des jours fériés et des congés payés+ si, par ailleurs, les dividendes sont maintenus?, interroge M. Goubert.

D’autant, relève en particulier Laurent Joffrin, que « le gouvernement ne mégote pas sur les crédits pour empêcher la multiplication des faillites et compenser –-partiellement-– les pertes de revenu ».

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