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état d’urgence sanitaire prolongé, précisions sur l’après-11 mai

Le gouvernement a décidé samedi de prolonger de deux mois l’état d’urgence sanitaire contre le Covid-19 et clarifié un peu le cadre du déconfinement, notamment sur le suivi des malades, même si de nombreuses inconnues demeurent, comme pour la réouvertures des écoles.

Au lendemain d’un 1er-Mai confiné, le Conseil des ministres s’est penché sur le projet de loi prorogeant l’urgence sanitaire jusqu’au 24 juillet. Son examen au Sénat est prévu lundi, à l’Assemblée nationale mardi en vue d’une adoption définitive dans la semaine.

« Nous allons devoir livrer ensemble une course de fond. Je sais que des efforts colossaux ont déjà été demandés aux Français », qui se sont montrés « à la hauteur de ce qui semblait impossible il y a deux mois à peine », a estimé le ministre de la Santé Olivier Véran.

Comme prévu, le gouvernement a rendu obligatoire une « quatorzaine » pour les personnes arrivant sur le territoire national, et un isolement si elles sont malades. En cas de refus, elles s’exposeront à une sanction. Ces mesures pourront faire l’objet d’un recours devant un juge de la liberté et de la détention.

En revanche, pour les personnes testées positives qui se trouvent déjà sur le territoire, le gouvernement « n’a pas pris de dispositif législatif pour imposer l’isolement », a détaillé le ministre, comptant sur « l’esprit de responsabilité des Français ».

Il a également précisé les dispositifs de collecte d’informations sur les malades, qui permettront à des « brigades » d’identifier les cas contacts des personnes testées positives. L’application de traçage controversée StopCovid ne sera pas disponible le 11 mai.

« Le déconfinement ne sera pas un pur et simple retour en arrière, nous allons devoir vivre pour un temps avec le virus », a rappelé Olivier Véran, alors que subsistent encore beaucoup de zones d’ombre sur un retour progressif à la normale.

La carte provisoire classant les départements en vert, rouge ou orange selon l’état de l’épidémie et des services de réanimation a été corrigée une première fois à cause d’erreurs de comptage jeudi qui ont suscité la grogne des élus locaux.

– Masques et école –

Autre sujet de préoccupation, majeur : la réouverture des écoles. La « majorité des écoles » maternelles et primaires seront au rendez-vous du 11 mai, a assuré Jean-Michel Blanquer, avec un maximum de 15 enfants par classe.

Mais pour la maire de Nantes Johanna Rolland (PS), il n’est « pas possible » que tous les enfants retournent à l’école le 11 mai. En Seine-Saint-Denis, huit maires centristes ne sont pas prêts à rouvrir les établissements scolaires et à Paris, la réouverture des écoles sera réservée au départ « à un public prioritaire ».

Pour accueillir des élèves, les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict : lavage de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel, sens de circulation marqué au sol… un vrai casse-tête.

Autre source de tension en prévision du 11 mai: la vente des masques dont le port sera obligatoire dans les transports publics.

Dans ce cadre, le pouvoir de verbalisation sera étendu notamment aux agents des transports en commun, a annoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

A dix jours du déconfinement, le gouvernement a plafonné le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l’unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance.

Dans la grande distribution, les masques à usage unique seront vendus à partir du 4 mai « à prix coûtant » et les masques en tissu « entre deux et trois euros », a assuré Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), se défendant d’avoir des constitué des « stocks cachés » face aux critiques des professions de santé, relayées par le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, et celui du PS Olivier Faure.

« La grande distribution a annoncé non pas des stocks de masques mais des commandes de masques », a abondé Olivier Véran, qui annoncera « ce week-end une opération massive de déstockage de masques en pharmacie ».

La sénatrice de Gironde Nathalie Delattre (Mouvement radical) a demandé la constitution d’une commission d’enquête sur le sujet.

– La SNCF dans le rouge –

La Haute autorité de santé (HAS) a précisé les cas où les tests sérologiques – ceux qui cherchent les anticorps – étaient utiles : pour les personnels soignants et en hébergement collectif (Ehpad, casernes, prisons…), notamment. Mais il est impossible aujourd’hui de « délivrer le passeport immunitaire dont tout le monde rêve pour le déconfinement ».

Sur le plan économique, la crise sanitaire continue ses ravages : la SNCF a subi un manque à gagner de deux milliards d’euros du fait du virus, a annoncé son PDG Jean-Pierre Farandou, envisageant une aide de l’Etat et des suppressions de postes.

Des difficultés économiques qui pèsent en faveur du déconfinement même si les soignants s’inquiètent de la possibilité d’une deuxième vague : « tout le monde est un peu préoccupé, l’hôpital a tenu la première fois mais si on devait avoir une deuxième vague on est morts », a prévenu sur Europe 1 Philippe-Gabriel Steg, cardiologue de l’hôpital Bichat.

Le coronavirus a tué depuis le 1er mars 24.594 personnes en France, selon le dernier bilan vendredi. La tension dans les services de réanimation s’est encore un peu allégée avec 141 personnes en moins.

burs-sr-laf/rh/nm

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