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enquête sur les accusations de viols par le président de la fédération de foot

La brigade de protection des mineurs de la police judiciaire haïtienne a ouvert une enquête sur les accusations de viols sur de jeunes joueuses visant le président de la fédération nationale de football (FHF), Yves Jean-Bart, qui réfute ces allégations.

« La seule façon d’arrêter ce scandale, c’est de (…) faire sortir la vérité » a réagi Yves Jean-Bart lors d’une interview par téléphone avec l’AFP.

Dans une enquête publiée la semaine dernière, le journal britannique The Guardian affirme que de jeunes joueuses résidant au centre technique national ont subi des viols ou des agressions sexuelles au cours des cinq dernières années.

Témoignant des pressions subies pour garder le silence, des victimes présumées révèlent dans le quotidien, sous couvert d’anonymat, qu’au moins deux joueuses mineures auraient avorté suite à des viols commis par M. Jean-Bart dans le complexe sportif, situé en périphérie de Port-au-Prince.

Les organisations féministes Sofa et Kay Fanm ont publié un communiqué pour soutenir les victimes.

« Ces filles sont exposées aux prédateurs sexuels et ne bénéficient d’aucune protection de l’Etat ou d’autres responsables. Dans l’une des vidéos qui circulent, on peut voir M. Jean-Bart toucher une jeune fille sans se gêner », dénoncent-elles.

Sur une vidéo consultée par l’AFP, on voit une jeune joueuse et le président de la FHF assis côte à côte sur un canapé pendant une interview. Yves-Jean Bart garde sa main sur l’épaule de l’adolescente durant les plus de sept minutes de l’entrevue.

« Quand on cherche des prétextes, des images compromettantes, on déterre des interviews » s’est insurgé Yves Jean-Bart.

Selon lui, la vidéo, tournée trois ans plus tôt à sa demande, était destinée à informer le public de la réussite de l’adolescente à un stage au sein de l’Olympique lyonnais.

« C’est un geste sans intérêt et sans portée qui est fait quand vous avez de l’affection tout paternelle. (…) Seul un sportif peut comprendre ça » a-t-il commenté.

Yves Jean-Bart est invité par le commissaire du gouvernement (équivalent du procureur) à se présenter au tribunal jeudi.

« Il y a seulement un gros scandale mais pas de victimes, pas de plaintes, pas de lieux, aucun rapport, aucune constitution des faits » a commenté M. Jean-Bart, qui dirige la FHF depuis 20 ans.

Pascale Solages, militante féministe, fondatrice de l’organisation Négès Mawon, explique qu’en Haïti « les familles des victimes et la population souvent aussi se font complices car rester dans le silence, c’est comme rester en sécurité. »

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