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soutien au secteur auto, coup de frein sur l’hydroxychloroquine

L’Etat s’apprête à annoncer mardi un soutien « massif » à la filière automobile, durement touchée après deux mois de confinement, tandis que les autorités de santé demandent de ne plus utiliser la très controversée hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Le président Emmanuel Macron se rend dans l’après-midi dans une usine de l’équipementier Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), pour annoncer un soutien « massivement amplifié » à la filière automobile française et ses 400.000 emplois directs, victime d’un « coup d’arrêt massif et brutal » du fait de la crise sanitaire, selon un message publié sur Twitter.

Selon des sources concordantes, les mesures annoncées devraient inclure le renforcement de la prime à la conversion, une sorte de prime à la casse. Le bonus écologique devrait être augmenté à 7.000 euros pour l’achat de véhicules électriques par les particuliers. Une prime de 2.000 euros devrait aussi être instituée pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables (essence-électrique).

Avant son déplacement, Emmanuel Macron recevait à l’Elysée Jean-Dominique Sénard, le PDG de Renault, qui doit dévoiler vendredi un plan d’économies de deux milliards d’euros, puis l’ensemble des acteurs de la filière automobile (constructeurs, équipementiers et partenaires sociaux).

– Marché divisé par quatre –

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l’an dernier.

Pour d’autres secteurs très touchés comme la restauration, le tourisme, la culture ou le sport, le gouvernement a annoncé dimanche 3 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour éviter faillites et licenciements.

Ce coup de pouce alourdira la dette au-delà du seuil de 115% du produit intérieur brut, a prévenu le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.

Dès le 1er juin, les entreprises devront en revanche prendre en charge 15% du chômage partiel de leurs salariés, jusque-là intégralement payé par l’Etat.

Sur le front sanitaire, la tension continue de retomber, avec un nombre de malades en réanimation poursuivant sa décrue: il s’élevait à 1.609 lundi soir. Au total l’épidémie a fait au moins 28.457 morts.

– StopCovid téléchargeable ce week-end –

« Les indicateurs sont plutôt très favorables », a relevé la directrice générale de Santé Publique France Geneviève Chêne, soulignant que « la circulation du virus reste faible ».

« La première vague est finie », même s’il est « beaucoup trop tôt » pour dire que l’épidémie est derrière nous, a renchéri le Pr Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève.

La prudence reste en effet de mise en l’absence de vaccins ou de traitement efficace. Sur ce dernier point, l’hydroxychloroquine, popularisée par l’infectiologue marseillais Didier Raoult devrait connaître un coup d’arrêt en France: le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande mardi de ne pas l’utiliser dans le traitement du Covid-19 hors essais cliniques, tandis que l’Agence du médicament (ANSM) a « lancé la procédure de suspension » « par précaution » des essais cliniques évaluant cette molécule.

Ces avis suivent la parution d’une étude pointant l’inefficacité et les risques de ce médicament pour les malades du Covid-19.

Pour contrôler un éventuel retour de l’épidémie, le gouvernement veut s’appuyer notamment sur l’application de traçage StopCovid, qui permettra à ses utilisateurs d’être alertés s’ils ont croisé une personne touchée par le Covid-19 (à moins d’1 mètre, pendant au moins 15 minutes).

Après le feu vert mardi de la Cnil, elle pourrait être téléchargeable dès ce week-end, « sous réserve du vote au Parlement », selon le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O.

StopCovid suscite les craintes de bon nombre défenseurs de la vie privée mais dans son avis, la Cnil constate que les concepteurs de l’application ont érigé un certain nombre de garde-fous pour empêcher les dérives.

Dans ce contexte sanitaire un peu moins sombre, le gouvernement devrait apporter jeudi des précisions sur la suite du déconfinement et les grandes vacances.

Au menu: le sort des lycéens et de l’oral du bac de français, mais aussi de possibles aménagements de la règle limitant les déplacements dans un rayon de 100 km, ou encore la réouverture des bars et restaurants ou celle, progressive, des cinémas.

Dans les écoles, « il n’y a pas d’allégement prévu » du protocole sanitaire, a prévenu Jean-Michel Blanquer sur LCI, ce qui rend peu probable l’accueil de davantage d’élèves avant septembre.

Sous la pression continue des soignants, aguerris après des mois de grève et plusieurs manifestations, le gouvernement s’est employé lundi à gagner leur confiance en lançant le « Ségur de la santé », vaste concertation se proposant, selon Edouard Philippe, d’améliorer les conditions de travail et la rémunération des soignants.

– Le temps de travail « pas un tabou » –

Face à plus de 300 représentants des syndicats, collectifs, directeurs d’hôpitaux et d’Ehpad, mais aussi des libéraux, le Premier ministre a promis « des décisions en juillet » comprenant une « revalorisation significative » des rémunérations et du budget de l’Assurance maladie « dans les années à venir », ainsi qu' »un vaste plan d’aide à l’investissement », en plus d’une « reprise massive de dette » déjà annoncée en novembre.

Pour faire « lever les contraintes de toute nature », le chef du gouvernement a prévenu que « la question du temps de travail n’était pas un tabou ».

« Monsieur le président, montrez-nous qu’on peut compter sur vous », a exhorté un collectif de soignants, en référence au « plan massif d’investissement et de revalorisation » promis fin mars par Emmanuel Macron.

Exemple souvent cité, un infirmier français est payé environ 1.500 euros net en début de carrière, soit 1,2 Smic, un des ratios les plus bas des pays riches de l’OCDE.

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