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appel au calme pendant le dépouillement

La Commission électorale du Malawi (MEC) a appelé mercredi la population à « la paix et au calme » pendant le décompte des voix du scrutin historique organisé la veille après l’annulation, pour fraudes, de la réélection du sortant Peter Mutharika.

Les Malawites se sont rendus en nombre aux urnes mardi, pour la deuxième fois en un an. Trois candidats étaient en lice pour la magistrature suprême: Peter Mutharika, le chef de l’opposition Lazarus Chakwera et Peter Kuwani, issu d’un petit parti.

Le dépouillement se poursuivait mercredi sur l’ensemble du territoire. La MEC doit proclamer les résultats d’ici le 3 juillet et a prévenu qu’elle ne les annoncerait qu’une fois étudiées d’éventuelles plaintes.

Mercredi, elle a lancé un appel au calme. « Nous appelons les Malawites à maintenir la paix et le calme pendant que le décompte se poursuit », a déclaré le nouveau président de la MEC, Chifudo Kachale, à Blantyre.

Lors de l’élection présidentielle organisée en mai 2019, la MEC avait proclamé la victoire de Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, avec 38,57% des suffrages contre 35,41% à Lazarus Chakwera. Moins de 160.000 voix départageaient les deux hommes.

Mais le chef de l’opposition a contesté les résultats et ses partisans sont descendus dans la rue pendant plusieurs mois pour obtenir l’annulation du scrutin. Ces manifestations ont été réprimées par la force dans un pays à l’histoire politique stable.

En février, la Cour constitutionnelle a finalement donné raison à l’opposition en invalidant les résultats pour cause « d’irrégularités généralisées et systématiques » et en ordonnant la tenue d’un nouveau scrutin.

Le Malawi est ainsi devenu le deuxième pays d’Afrique subsaharienne, après le Kenya en 2017, à annuler une présidentielle.

– Se préparer à la défaite –

Mercredi, le président de la Commission malawite des droits humains, Patrick Semphere, a aussi exhorté « tous les candidats et partis » à « prôner la paix et appeler leurs partisans à faire de même, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent ».

La MEC a mis en place « un système clair pour gérer des plaintes » et « nous exhortons » les éventuels plaignants « à y recourir (…) pour le bien-être de la nation », a-t-il insisté.

Le jour du vote, le président Mutharika a accusé l’opposition d’avoir « chassé » et « frappé » des membres de son parti.

« C’est très triste que cela se produise, parce que nous devons respecter la volonté des gens », a-t-il dénoncé. « Ce sont évidemment des personnes qui craignent la volonté du peuple qui sont impliquées dans ces actes barbares ».

La MEC et la police ont elles parlé d’incidents isolés lors du scrutin, estimant qu’ils n’ont cependant pas perturbé le vote.

En tenant de tels propos, le président Mutharika « prépare le terrain politique et peut-être judiciaire pour la défaite », a estimé mercredi l’analyste Peter Fabricius de l’Institut des études sur la sécurité basé à Pretoria.

Selon les nouvelles règles en vigueur cette année, il faut désormais la majorité absolue des voix pour être élu au premier tour de la présidentielle. Dans le cas contraire, un second tour opposera les deux candidats arrivés en tête.

Contrairement au scrutin organisé en 2019, quand les résultats étaient transmis de façon électronique depuis les bureaux de vote, tous les procès-verbaux sont transportés physiquement sous escorte militaire jusqu’à Blantyre.

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