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au-delà de Djokovic, le relâchement généralisé des Balkans face au coronavirus

Le cluster des Balkans apparu en marge du tournoi de tennis organisé par Novak Djokovic a mis en évidence un relâchement généralisé face au Covid-19, soulignent mercredi les médias locaux en dédouanant -un peu- le N.1 mondial accusé de tous les maux.

« Au bout du compte, c’est peut-être le résultat du fait que nous tous, y compris les joueurs de tennis, nous nous sommes relâchés », estime le quotidien sportif croate Sportske Novosti au lendemain de l’annonce par Djokovic de son test positif au coronavirus.

Outre le joueur serbe aux 17 titres du Grand Chelem, trois autres de ses invités à l’Adria Tour (le Bulgare Grigor Dimitrov, le Croate Borna Coric et le Serbe Viktor Troicki) ont été contaminés au cours de cette série de matchs caritatifs organisés dans les Balkans et qui ont très vite tourné à la fête débridée, sans aucune distanciation physique, sur les courts, en tribunes et en dehors des stades. Photos et vidéos ont notamment illustré des soirées festives des joueurs au restaurant et en boîte de nuit.

« Bien sûr, le tennis était mis en avant. Mais les fêtes, les échanges avec les fans et les sorties décontractées ont démontré que les gens ne se préoccupaient pas beaucoup des mesures de sécurité par ces temps de pandémie », souligne le site d’informations bosnien Klix.

Les conséquences peuvent être désastreuses pour les joueurs et pour le tennis, dont le circuit professionnel doit reprendre mi-août, mais Djokovic n’a pas enfreint la moindre loi ou réglementation dans l’organisation de sa manifestation.

– Mesures levées –

La Serbie avait ainsi déjà levé les mesures sanitaires de lutte contre le virus au moment où l’Adria Tour a débuté, le 13 juin à Belgrade, devant des tribunes combles. Les 4.000 personnes réunies dans les tribunes en plein air étaient même bien en-deçà des 16.000 ayant assisté le même week-end à un match de football. De même, restaurants et boîtes de nuit étaient officiellement ouverts, Djokovic ou pas.

Après Belgrade, l’Adria Tour s’est déplacé la semaine dernière à Zadar, en Croatie, où les mesures de confinement étaient également en train d’être levées, le pays n’ayant officiellement pas enregistré de nouveau cas d’infection depuis plusieurs jours.

« Lorsque nous avons accepté l’idée de Novak d’organiser le tournoi, la situation épidémiologique en Croatie s’était nettement améliorée », souligne la présidente de la Fédération croate de tennis, Nikolina Babic, dans le quotidien Vecernji List.

« De petites erreurs ont peut-être été commises, mais l’idée était bonne », affirme-t-elle, en référence notamment au non-respect de la distanciation.

Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic, qui était dans les tribunes à Zadar samedi et a tapé sur l’épaule de Djokovic, a lui aussi été critiqué dans son pays pour ne pas s’être mis à l’isolement depuis. Il a été testé négatif au coronavirus mais l’opposition estime qu’il met en danger la population en poursuivant sa campagne électorale en vue des législatives du 5 juillet.

– Comme à bicyclette –

Reste que la fête du tennis dans les Balkans, qui devait marquer le retour du tennis au premier plan alors que le calendrier, gelé depuis mars, doit reprendre mi-août, a tourné au fiasco. Et que Djokovic, qui a exprimé son « profond regret », est montré du doigt comme étant le principal responsable.

Son père Srdjan Djokovic a d’ailleurs cherché à dédouaner « Nole » en accusant le Bulgare Grigor Dimitrov, premier joueur à avoir annoncé dimanche sa contamination, d’être « probablement arrivé malade » au tournoi.

« Grigor a strictement respecté toutes les règles imposées par les organisateurs et les lois », a rétorqué le clan du Bulgare.

« Cet exemple du N.1 mondial (se retrouvant infecté) est peut-être le meilleur avertissement pour tout le monde: personne n’est intouchable face à un virus vicieux », écrit le quotidien serbe Danas.

Cette idée est partagée par le président de l’ATP, Andrea Gaudenzi, qui commentait dans le New York Times lundi, avant l’annonce du test positif de Djokovic: « C’est un peu comme quand vous expliquez à des enfants qui apprennent à faire de la bicyclette qu’ils doivent porter un casque. Ils répondent +non, non, non+. Ils essayent de faire de la bicyclette, ils tombent et, alors, ils acceptent de porter un casque. »

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