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Bravant la peur du virus, les Mongols votent

Les Mongols ont commencé mercredi à se rendre aux urnes pour élire leurs députés, bravant la peur de l’épidémie dans ce pays qui a pris les mesures parmi les plus strictes pour combattre le nouveau coronavirus.

Le vaste pays de 3 millions d’habitants, enclavé entre Chine et Russie, doit départager 600 candidats qui occuperont pendant quatre ans les 72 sièges du Grand Khoural, le parlement local.

Mercredi dès 7h00, les premiers électeurs ont dû observer des règles draconiennes pour se rendre dans un bureau de vote d’Oulan-Bator: distance de deux mètres dans la file d’attente, contrôle de température, désinfection des mains, port du masque et de gants en plastique jetables.

Voisine de la Chine, où le Covid-19 est apparu fin 2019, la Mongolie, au système hospitalier déficient, a adopté très tôt des mesures radicales contre le virus, fermant sa frontière et suspendant ses liaisons aériennes avec le reste du monde.

Malgré le scrutin, 8.000 de ses ressortissants sont ainsi bloqués à l’étranger, seuls certains (femmes enceintes, personnes âgées, mineurs…) ayant pu bénéficier d’avions spéciaux.

A 71 ans, Tsetsegee Tsetsendalai a fait la première son entrée dans un bureau de vote du quartier de Sukhbaatar, se félicitant que le pays ait organisé le scrutin malgré la pandémie.

« D’autres pays ont déjà organisé des élections en dépit du virus », remarque-t-elle.

Le pays n’a enregistré que 200 cas de contamination, le premier attribué à un Français travaillant pour une filiale du géant du nucléaire Orano, et aucun décès.

Au pouvoir, le Parti du peuple mongol (PPM, centre-gauche, fondé par les anciens communistes) affronte le Parti démocrate (PD, libéral et conservateur) pour la majorité des sièges.

Malgré la distance obligatoire, les deux formations ont violé les règles de confinement en multipliant les réunions électorales et le porte-à-porte.

Enkhzaya Sodnomtseren, une mère de famille de 32 ans, espère que le scrutin permettra de renouveler le personnel politique, dans un pays marqué par les scandales de corruption depuis l’avènement de la démocratie à la fin du joug soviétique en 1990.

« Il fallait vraiment organiser cette élection, quelles qu’en soient les conséquences. Je suis très heureuse de pouvoir voter parce que je veux le changement », déclare-t-elle à l’AFP.

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