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Au tour de Jean Castex de descendre dans l’arène

Au lendemain de l’intervention d’Emmanuel Macron, le Premier ministre décline mercredi après-midi devant l’Assemblée nationale la feuille de route du gouvernement pour les prochains mois qui s’annoncent particulièrement compliqués sur fond de crise sanitaire et économique.

Masque obligatoire dans les lieux clos à partir du 1er août, plan de relance industriel et écologique, priorité aux jeunes: en renouant mardi avec l’interview télévisée du 14-Juillet, Emmanuel Macron a évoqué plusieurs mesures, mais souvent sans rentrer dans le détail.

Place à Jean Castex pour préciser les intentions de l’exécutif lors de sa déclaration de politique générale qui démarre à 15h00 à l’Assemblée nationale, suivie d’un débat durant deux heures trente, puis d’un vote.

« C’est un rendez-vous avec soi-même, il faut sentir le pays, à la fois s’inscrire dans les orientations du chef de l’État et puis avoir conscience qu’il faut faire des choses précises et concrètes parce qu’on a 600 jours » d’ici la fin du quinquennat, dit-il au Figaro.

Le texte sera lu au même moment par un ministre devant le Sénat. Jean Castex viendra lui-même jeudi à 10h00 devant la chambre haute. Au Palais du Luxembourg aussi, la déclaration, exercice qui marque traditionnellement l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement, sera suivie d’un débat, mais sans vote. Le Premier ministre pourrait y préciser ses annonces concernant les territoires, auxquels il prête une grande attention.

Députés et sénateurs attendent avec impatience cet exercice qui, espèrent-ils, révèlera le Premier ministre, issu de la droite, sa méthode avec le Parlement et ses axes privilégiés.

Même du côté de la majorité, les députés demandent à être convaincus. Beaucoup pensaient pour les deux dernières années du quinquennat à une « réponse de centre gauche » après le départ d’Edouard Philippe de Matignon.

En outre, la fébrilité a gagné les rangs LREM et MoDem, où devraient être nommés quelques secrétaires d’Etat, sans doute d’ici la fin de la semaine.

Au sein de l’exécutif, ils les « tiennent tous pour le vote de confiance », observe le député Matthieu Orphelin, ex-« marcheur ».

Edouard Philippe avait recueilli 370 votes favorables en juillet 2017 pour sa première déclaration de politique générale, puis 363 en juin 2019 pour la seconde. Les votes contre avaient fortement progressé: de 67 à 163.

– « Déni » –

La gauche ne va pas accorder mercredi sa confiance au gouvernement Castex. « Il n’y a aucun risque que je soutienne un gouvernement qui continue dans une forme de déni et qui ne comprend pas ce que vivent les Français », a déclaré le numéro un du PS Olivier Faure à France Inter.

Selon le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon à BFMTV, « Emmanuel Macron croit qu’il peut refaire en 600 jours ce qu’il a d’abord détruit » et « qu’il suffit de s’autoflageller pour le faire oublier ».

A droite aussi, ce sera un vote contre. « On ne peut pas faire confiance a priori à un gouvernement dont les trois quarts sont les mêmes, avec un chemin qui est inchangé », cingle le patron des députés LR Damien Abad à Public Sénat.

Le chef de l’Etat a annoncé mardi un plan de relance « massif » de 100 milliards d’euros au total, à la fois « industriel, écologique, local, culturel et éducatif ».

En particulier, Emmanuel Macron a proposé un dispositif d’exonération des charges pour les jeunes, destiné à favoriser l’embauche de salariés à « faibles qualifications, jusqu’à 1,6 Smic ».

Le plan de relance, qui doit comprendre un volet écologique important avec notamment un plan massif de rénovation des écoles et Ehpad, sera financé par des aides européennes, dans le cadre du plan de relance que la France espère voir adopter par les 27 pays de l’UE, et par un endettement.

Mais sans augmentation d’impôt, a-t-il dit, y compris en écartant un rétablissement « absurde » de l’ISF qui « ne règlerait rien ».

Jean Castex pourrait par ailleurs revenir sur l’explosive réforme des retraites, suspendue « sine die » mi-mars après son vote en première lecture à l’Assemblée nationale, via la procédure du 49-3.

Mardi, Emmanuel Macron a considéré que la France ne pourrait pas faire « l’économie d’une réforme » de son système de retraites, tout en reconnaissant que le projet du gouvernement ne pourrait pas être maintenu tel qu’il était prévu avant la crise sanitaire.

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