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des personnes âgées « privées d’accès » à l’hôpital, selon Ciotti (LR)

Le député LR Eric Ciotti, rapporteur de la commission d’enquête sur la gestion de la crise du coronavirus, estime qu' »on a réduit les chances des personnes âgées », certaines ayant été « privées d’accès » à l’hôpital, dans un entretien au Monde.

« Oui, l’hôpital s’est adapté, mais à quel prix ? Il y a eu d’abord une déprogrammation massive des soins hors Covid, dont on mesurera plus tard les conséquences. Il y a eu, ensuite, une forme de régulation qui, sans le dire, a privé d’accès à l’hôpital des personnes âgées, notamment les résidents des Ehpad », pointe M. Ciotti, à mi-chemin des travaux de la commission d’enquête.

« Au pic de la crise, début avril, le nombre des personnes âgées de plus de 75 ans admises en service de réanimation chute brutalement. Nous passons de 25% en moyenne (à la même période, au cours des années précédentes) à 14% pendant la crise, et même à 6% en Ile-de-France », pointe-t-il en s’appuyant sur des données transmises par la Direction générale de la Santé.

« Notre système a donc bel et bien été débordé. On a réduit les chances des personnes âgées. Beaucoup auraient pu vraisemblablement être sauvées. C’est grave », dénonce l’élu de droite.

Lors de leur audition, mardi par la commission, des médecins spécialisés ont toutefois nuancé ces données.

Ils ont souligné que même en temps normal, la décision d’admettre un patient en réanimation dépendait de sa capacité à supporter ce traitement très lourd, que ce soit en raison de son âge ou d’un mauvais état de santé lié à d’autres maladies préexistantes.

« Les critères n’ont pas changé, par contre c’est la maladie qui a changé », a fait valoir Eric Maury, président de la Société de réanimation de langue française (SRLF).

Une pneumonie classique « va nécessiter une ventilation de 4 ou 5 jours ». En revanche, « quand vous êtes ventilé pour un Covid, ça dure 2, 3, 4, 5, 6 semaines », a-t-il dit.

« Au début, on a pris des patients comme ça, des patients de 75/80 ans », mais ils survivaient difficilement à « ce marathon », a-t-il poursuivi. Dans ce cas-là, « ça n’était peut-être pas raisonnable de leur proposer la réanimation », a-t-il ajouté.

« On n’a pas eu le sentiment de changer nos procédures de tri », a abondé Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d’urgence (SFMU). Selon elle, c’est en fonction « de la capacité des personnes en Ehpad à supporter l’intensité de soins que l’on a pris nos décisions ».

En Allemagne, une étude publiée mercredi et portant sur 10.000 patients a ainsi montré que près de trois-quarts (72%) des malades du Covid-19 de plus de 80 ans placés sous respirateur artificiel mouraient (contre 53% toutes classes d’âge confondues, et 63% chez les 70-79 ans).

La commission d’enquête va reprendre ses travaux à la rentrée notamment sur la pénurie de masques de protection. D’après M. Ciotti, il y a eu « un défaut d’anticipation majeur ».

Lors de son audition, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré que le sujet de la surveillance des stocks de masques ne remontait pas spécialement à son niveau, ce dont doute M. Ciotti.

Il rapporte avoir été « personnellement interpellé par une note manuscrite placée devant elle, où il était écrit: +En dire le moins possible sur les masques+ ».

Une commission d’enquête a aussi été lancée début juillet au Sénat, dominé par la droite. Selon un communiqué, elle consacrera ses travaux à la reprise des débats le 1er septembre aux personnes âgées en Ehpad et à domicile, et le 2 septembre, aux questions éthiques et à l’audition des ordres professionnels. Conseil scientifique, anciens ministres, actuel et anciens directeurs généraux de la santé suivront mi-septembre.

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