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dans les campings d’Argelès, un été presque comme les autres

« Pour l’instant, c’est les mêmes vacances que toujours ». Dans les dizaines de campings d’Argelès-sur-Mer, les affiches rappelant les gestes barrières contre le Covid-19 passent presque inaperçues au milieu des toboggans aquatiques, bouteilles de rosé et parties de pétanque.

L’affluence en ce début d’août n’est pourtant pas la même que lors des étés précédents et la fermeture des campings en avril et mai a durement affecté le secteur qui mettra « plusieurs années » à s’en remettre.

Mais la principale préoccupation des gérants d’établissements dans l’immédiat est de jongler au mieux entre protocole sanitaire –port du masque obligatoire dans les lieux clos, jauge limitée dans les piscine, annulation des soirées dansantes– et bien-être des vacanciers.

« Après un long confinement, il y a chez les vacanciers cette profonde envie de dire +je ne pense plus au virus, je me détends, je profite+ », indique à l’AFP Jean-François Bey, président pour les Pyrénées-Orientales et l’Occitanie de la Fédération de l’hôtellerie de plein air.

Bikini noir et lunette de soleil au nez, Jade Custos est accoudée au rebord d’une piscine dans un des plus grands campings de cette station balnéaire méditerranéenne, proche de la frontière espagnole.

« Cela fait sept ans que je viens ici avec mes parents et pour l’instant, c’est les mêmes vacances que toujours. La seule petite différence c’est que la boîte de nuit est fermée », regrette cette francilienne de 18 ans.

– « On ira quand même » –

La menace du virus rôde pourtant et les gérants des 48 campings d’Argelès-sur-Mer, dont la population (10.000 habitants) est multipliée par près de 15 en été, craignent que leur établissement devienne un cluster.

Bien qu’il n’y ait plus d’hospitalisations liées au coronavirus dans les Pyrénées-Orientales, les cas de contamination se multiplient de l’autre côté de la frontière. Le Premier ministre français a même déconseiller à ses compatriotes de se rendre en Catalogne.

Ainsi, pour avoir la conscience entièrement tranquille, le camping Le Front de mer, a pris la décision de retirer les transats autour de la piscine, au risque de mécontenter des vacanciers.

« Certains clients se sont plaints, ils ne comprennent pas pourquoi on fait ça, alors que d’autres campings ont, eux, gardé les transats », souligne Joëlle Faille, la gérante de l’établissement.

Sourire aux lèvres, elle confie être aujourd’hui « très émue » de voir les vacanciers se baigner dans la piscine ornée de grands dauphins en plastique, car pour elle comme pour l’ensemble du secteur, la réouverture cet été était loin d’être une certitude au plus fort de l’épidémie.

« Les campings qui s’en sortent le mieux sont ceux de taille moyenne, basés sur une clientèle française et de proximité. Les plus gros établissements, habitués à recevoir beaucoup de clients étrangers, ont plus de difficultés », explique M. Bey.

C’est le cas du camping La Sirène, où les Irlandais, les Belges ou les Néerlandais représentaient habituellement près de 45% de la clientèle, selon Thomas Lauchaume, responsable commercial de l’établissement pouvant accueillir jusqu’à 4.000 personnes.

– « En mode survie » –

Allongés sur un gazon synthétique près de la piscine, Silvy de Jong, son mari et leurs trois enfants ont tout de même tenu à passer leurs vacances à Argelès-sur-Mer, la « capitale européenne » du camping, « comme tous les ans depuis 10 ans ».

« Aux Pays-Bas aussi on a le Covid-19. Et ici il fait beau, il y a de grands espaces, on se sent en sécurité », dit la mère de famille.

Mais beaucoup d’autres ont préféré reporter leur séjour sur 2021.

« On est tous en mode survie, même si très contents d’ouvrir. Chaque jour qui passe est un jour gagné », affirme François-Xavier Besson, le gérant du camping Le Méditerranée, tablant cette saison sur -30% de chiffre d’affaire.

« Financièrement, il va falloir environ cinq ans pour s’en remettre. On ne traverse pas une telle crise comme si de rien n’était », soupire-t-il.

Malgré tout, le taux d’occupation était de 60% à 80% en juillet selon les établissements, et sera de 85% à 95% en août, selon M. Bey, qui estime que l’hôtellerie de plein air « a su s’adapter à la nouvelle donne ».

S’adaptant aussi au protocole en vigueur au camping, Jean-Claude Platerier, 64 ans, savoure une bière devant son camping-car, loin de la foule. « Mon fil ne voulait pas que je vienne cette année. Mais ma femme a dit +on ira quand même+, comme tous les été depuis 32 ans », rigole le retraité originaire du Nord.

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