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Marcus Thuram, un « fils de » hors pair

Convoqué à la surprise générale, Marcus Thuram a mis jeudi un pied dans la famille des Bleus dont son père Lilian est le plus capé: l’attaquant de Mönchengladbach aime « créer des différences » sur le terrain et les faire accepter en dehors, portant haut l’engagement anti-raciste.

Certains attendaient Alassane Pléa, l’autre Français de « M’gladbach », mais c’est le nom de Thuram qui est sorti du chapeau du sélectionneur Didier Deschamps.

« Je pense que ça doit faire énormément plaisir à son papa Lilian, +Tutu+, mais ça passe au deuxième ou troisième plan. Le mérite, c’est Marcus qui l’a », a glissé Deschamps, champion du monde en 1998 et champion d’Europe en 2000, avec le père.

Pour avoir soulevé ces deux trophées aux côtés de Youri Djorkaeff, fils de l’ancien international français Jean, ces deux-là savent que les filiations gagnantes existent, aussi rares soient-elles, mais qu’elles se nouent par la grâce du talent uniquement.

Son talent, le fils Marcus (23 ans) l’étale sur les pelouses de Bundesliga depuis son départ de Guingamp à l’été 2019 pour l’ouest de l’Allemagne, entre Düsseldorf et la frontière néerlandaise voisine.

« Il est passé au niveau supérieur avec son club. Il a la capacité de créer des différences, avec beaucoup de puissance, de percussion. Il marque, il fait marquer, a cette capacité sur les gros matches à être souvent présent et bon », l’a encensé Deschamps.

– Doublé face au Real –

Révélation l’an dernier du championnat d’Allemagne, où sa puissance physique et son explosivité, rare pour un joueur de ce gabarit (1,92 m), ont fait merveille, « Tikus » a franchi une nouvelle étape en ce début de saison, avec des prestations remarquées en Ligue des champions.

Son doublé le 27 octobre contre le grand Real Madrid (2-2) aurait même pu avoir une plus grande résonance si les hommes de Zinédine Zidane n’avaient pas égalisé dans le temps additionnel.

« Je me définis comme un attaquant qui aime bien créer, qui aime bien faire des passes, marquer. Un attaquant qui prend plaisir à jouer le jeu offensif de son équipe », se décrivait l’international Espoirs (5 sélections) en décembre 2019 dans un entretien à l’AFP.

Si, avec son frère cadet Kephren (19 ans), qui joue milieu à Nice, Marcus Thuram est sorti de l’ombre de leur père Lilian, il aura encore besoin de temps avant d’être aussi connu que l’ancien défenseur de Monaco, Parme, de la Juventus Turin et du FC Barcelone (142 sélections en Bleu, un record).

L’anecdote vient d’Italie, justement: à la veille d’affronter l’Inter Milan en octobre, un steward de San Siro a bloqué l’accès de la salle de presse au joueur qui venait s’y exprimer. A l’aide de son téléphone, Thuram a dû prouver son identité au stadier zélé en montrant des photos de lui sur Internet !

– Genou à terre –

Sa photo genou à terre pour célébrer un but, le 31 mai, a pourtant fait le tour du monde. Il est alors devenu le premier footballeur à rendre hommage par ce geste symbolique à George Floyd, le père de famille afro-américain tué par la police fin mai à Minneapolis, aux Etats-Unis.

« Il faut se battre et je suis très fier de ce que mon père fait pour faire évoluer les choses », disait-il à l’AFP en référence à la Fondation Lilian Thuram – Education contre le racisme.

« Il m’a transmis ce qu’un père, enfin un bon père, essaye de transmettre à ses enfants: le respect des autres, l’écoute, le travail, et le fait de vivre sa vie de manière joyeuse et de ne pas se lamenter sur son sort ».

Marcus sait que la route est longue pour s’imposer en équipe de France, où la concurrence est particulièrement féroce en attaque. Et il a l’humilité de ne pas se projeter sur un hypothétique duel contre l’Allemagne, son pays d’accueil, en juin en ouverture de l’Euro.

« Ce qui me fait rêver c’est de jouer avec l’équipe de France. Après contre n’importe quelle équipe ça me fait rêver: Allemagne, Andorre, Chypre… ». S’il joue en novembre, ce sera contre la Finlande, le Portugal ou la Suède.

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