Selon des cherches, le pangolin, animal en voie d’extinction, devenu une star planétaire, serait accusé à tort d’avoir transmis le SARS-CoV-2 à l’homme.
Le pangolin a été longtemps soupçonné d’avoir été celui qui a transmis le Covid-19 à l’espèce humaine mais selon des chercheurs, le petit fourmilier à écailles semble de plus en plus innocenté.
« En fait, les similitudes entre le virus infectant le pangolin et le SARS-CoV-2 qui touche les humains ne concernent qu’un tout petit domaine nécessaire à l’entrée du virus dans nos cellules » souligne, chez nos confrères de Leparisien, Etienne Decroly, microbiologiste, directeur de recherche au CNRS qui a récemment publié une étude sur le sujet.
Quand l’épidémie s’est déclarée à Wuhan, en Chine, les enquêteurs en blouse blanche se sont penchés sur sa généalogie. Ce qui est certain, c’est que le SARS-CoV-2 vient des chauves-souris rhinolophes. On a en effet trouvé des traces d’un virus à 96,2 % identique chez ces petits animaux nocturnes en Chine, relate Le parisien.
« Jusque-là, rien de très surprenant, ces mammifères volants sont le réservoir naturel des coronavirus, rapporte Alexandre Hassanin, zoologiste au Muséum national d’histoire naturelle. Avec leur habitude de vivre à plusieurs centaines dans les mêmes caves, parfois plusieurs espèces ensemble. » Ceci dit, les coronavirus de chauve-souris, s’ils peuvent exceptionnellement contaminer des humains, ne peuvent pas être à l’origine de pandémies chez l’homme.
Beaucoup trop peu
Il faut donc chercher le chaînon manquant. C’est là que la protéine S entre en jeu (Spike en anglais, spicule en français). Elle donne sa forme de couronne caractéristique aux coronavirus et, pour le dire schématiquement, sert de « clé » pour entrer dans telle ou telle espèce. Or, des échantillons de virus récupérés sur des pangolins de Malaisie présentent, eux, une « clé » très similaire à celle du SARS-CoV-2.
Partant de là, le pangolin a été pointé du doigt. Dès février, un communiqué de l’Université du Sud-de-la-Chine déclarait qu’après avoir testé plus de 1 000 échantillons d’animaux sauvages, les génomes de coronavirus prélevés sur un pangolin malais seraient à 99 % identiques à ceux trouvés chez les patients atteints du Covid-19. « La communication, lancée avant même que l’article ne soit publié dans une revue scientifique, s’est emballée, décrypte Alexandre Hassanin. En réalité, seule la portion qui code la protéine S est quasi identique. » Sinon, le génome n’est similaire qu’à 89 %. C’est beaucoup trop peu!
L’hôte intermédiaire, un petit charognard ?
Le pangolin reste donc présumé innocent. « On peut envisager comme hôte intermédiaire un petit charognard, civette masquée, chien viverrin, ou blaireau par exemple, indique Alexandre Hassanin. Beaucoup sont vendus vivants sur les marchés chinois, placés à côté de cages des pangolins… » En 2002, pour le Sras, des chercheurs avaient identifié la civette comme chaînon manquant de l’épidémie. Cette fois, un an après la flambée du Covid-19, toujours rien. Et, comme lors d’enquêtes policières, plus tard on agit, plus il est difficile de retrouver des indices probants.
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