Quatre-vingt-quatre parlementaires de Tobrouk et de Tripoli ont annoncé mercredi qu’ils donneraient au nouveau gouvernement intérimaire libyen et à son prochain gouvernement d’unité nationale leur vote de confiance «sans restrictions ni conditions».
« Nous, les représentants soussignés, appelons nos collègues à tenir une session pour donner confiance au gouvernement d’unité nationale », ont-ils écrit dans un communiqué.
La déclaration a été publiée un jour après qu’une réunion a eu lieu à Tripoli pour déterminer le lieu de la session. Malgré la présence de 140 parlementaires à Tripoli, 40 seulement y ont assisté.
Le communiqué a également appelé le Premier ministre nouvellement élu Abdul Hamid Dbeibah à former un gouvernement d’unité qui a «compétence, honnêteté, expérience».
Mercredi, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, a tenu un appel téléphonique avec Dbeibah à la lumière de la date limite qui approche à grands pas pour présenter la composition du gouvernement.
« Ils ont discuté des progrès de la formation du gouvernement et des efforts en cours pour convoquer une session de la Chambre des représentants pour accorder un vote de confiance à la proposition du gouvernement désigné par le Premier ministre », a déclaré la mission de l’ONU en Libye dans un communiqué écrit.
Par ailleurs, l’ambassade des États-Unis à Tripoli a déclaré mercredi dans un tweet que: «L’ambassadeur Norland s’est entretenu aujourd’hui avec la présidente de la Chambre des représentants Aquila Saleh pour souligner l’importance que la Chambre des représentants se réunit pour donner un vote de confiance sur le nouveau pouvoir exécutif possible. »
Dbeibah, qui occupera son poste jusqu’à la tenue des élections le 24 décembre, devrait former son cabinet le 26 février au plus tard, pour le présenter à la Chambre des représentants afin de recevoir un vote de confiance.
Depuis 2014, le contrôle de la Libye est partagé entre un gouvernement internationalement reconnu dans l’ouest, basé dans la capitale Tripoli, et ses opposants basés à Benghazi dans l’est dirigé par le putschiste général Khalifa Haftar.
La Libye a entamé une nouvelle phase le 5 février lorsque les délégués des factions rivales du pays ont élu Mohammed Menfi à la tête d’un conseil de présidence composé de trois membres et Dbeibah au poste de Premier ministre par intérim dans un processus de dialogue politique organisé par l’ONU en Suisse.
Pourtant, bien que des mesures importantes soient prises pour le processus politique en Libye, des obstacles subsistent, car les mercenaires subsistent et la principale route côtière entre l’ouest et l’est est fermée malgré un cessez-le-feu d’octobre appelant tous les mercenaires étrangers à quitter le pays et le route à rouvrir.
Des mercenaires russes vus à Syrte
L’armée libyenne a déclaré mercredi avoir repéré plusieurs camions de mercenaires russes Wagner dans la ville côtière de Syrte.
Dans un communiqué, l’opération Volcano of Rage dirigée par le gouvernement a déclaré que deux groupes de mercenaires avaient également été vus se déplaçant le long de la route de la ville riche en pétrole de Brega à Syrte et en direction d’Ajdabiya.
L’armée libyenne a qualifié les activités des mercenaires russes de « violation de l’accord de cessez-le-feu » signé à Genève.
Des mercenaires et des armes internationaux ont afflué dans le pays depuis que Haftar a lancé son offensive, la Russie et les Émirats arabes unis (EAU) étant les principaux fournisseurs du général putschiste. Selon l’ONU, il y a actuellement 20 000 combattants et mercenaires étrangers en Libye.
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