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Prérogatives du SGPR : Pourquoi tant de polémiques ?

Depuis qu’il a été élevé au rang de ministre d’Etat, l’étendue réelle du pouvoir du Secrétaire Général de la Présidence de la République fait jaser.
La recrudescence des débats amplifie la confusion sur sa véritable mission auprès du chef de l’Etat.

Le Secrétariat général de la présidence de la République (SG/PR) du Cameroun a été créé par décret No 60-5 du 21 juin 1960. Suite à la Réunification en 1961, cet office a été supprimé et ses attributions dévolues au Cabinet civil. Il a été remis sur pied en 1965 et 18 Camerounais se sont succédés à sa tête depuis lors.
D’après le décret n°2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du Gouvernement, le SG/PR est dirigé par un secrétaire général (SG) assisté par 02 SG adjoints. Le SG assiste le Président de la République (PR) dans l’accomplissement de sa mission.
A ce titre, il reçoit du PR toutes directives relatives à la définition de la politique de la Nation; suit l’exécution des décisions prises par le PR ; coordonne l’action des Administrations rattachées à la Présidence ainsi que précisées aux articles 5 et 37 du décret suscité ; instruit les dossiers que lui confie le PR et suit l’exécution des instructions données ; … assure la mise en forme, en liaison avec le SG des Services du Premier Ministre (PM) ou des Ministres concernés, des projets de loi à soumettre à l’Assemblée Nationale et au Sénat ; … veille à la réalisation des programmes d’action approuvés par le PR et impartis aux Chefs de départements ministériels et aux Services relevant de la Présidence ; prépare les conseils ministériels, en liaison avec le SG des Services du PM, les conseils restreints, les conseils et commissions présidés par le PR ; assure l’enregistrement des actes réglementaires signés et des lois promulguées par le PR, ainsi que leur publication au Journal Officiel ; assure la tenue et la conservation des archives législatives et réglementaires ; exerce le rôle de conseil juridique de la Présidence de la République et des Administrations rattachées.
A propos de Ferdinand Ngoh Ngoh
Cette fonction est assurée depuis le 09 décembre 2011 par Ferdinand Ngoh Ngoh, en remplacement de Laurent Esso, qui s’y trouvait depuis 2006. Le natif de Minta, localité située dans le département de la Haute-Sanaga, région du Centre, a débuté sa carrière au cabinet civil de la présidence de la République entre 1997 et 1998. De 2002 à 2006, il a mis le cap sur les États-Unis, où il était premier conseiller de la mission permanente du Cameroun auprès des Nations Unies à New-York. Le 31 août 2010, il a été nommé SG du ministère des Relations extérieures (MINREX).
Le 04 janvier 2019, le diplômé de l’Institut des relations internationales (IRIC) a été promu au rang de ministre d’Etat, avec la délégation de signature du chef de l’État, Paul Biya. Depuis lors, il n’a cessé d’alimenter des polémiques au sujet de l’étendue de son pouvoir.
Controverses sur sa gestion
En août 2022, les sources ouvertes ont été envahies par une nouvelle controverse sur l’utilisation de l’expression « sur très hautes instructions du président de la République » dont il use régulièrement dans les correspondances. De l’avis de plusieurs, cette formule désormais connue de tous les Camerounais, mettrait en mal la place et le rôle du Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Une mise à l’étroit qui aurait pour but de masquer l’incapacité du chef de l’Etat à prendre les rennes.
Eloges d’un fonctionnaire respectueux de ses prérogatives
Un article de Jeune Afrique relevait le fait que Ferdinand Ngoh Ngoh est « l’homme de confiance de Paul Biya », un homme « insaisissable qui prend soin de n’afficher aucune ambition malgré le soutien de la première dame dont il bénéficie ». A titre d’exemple, il aurait laissé organiser le Grand Dialogue National en 2019 malgré le fait qu’il voyait d’un mauvais œil une ouverture à l’opposition et aux anglophones modérés. Durant cet événement, il s’est résolu à jouer son rôle, celui d’être les yeux et les oreilles du président de la République.
D’autres voix saluent également les ouvres de ce haut commis de l’Etat qui occupe un poste stratégique dans la nomination et les choix tactiques du pays. « Le SGPR n’est pas n’importe qui. Il a ses réseaux. Il fait et défait des héros. C’est le vice dieu. Il peut détourner une décision présidentielle ou l’infléchir dans un sens ou dans l’autre », peut-on lire.
Tel qu’indiqué dans un extrait du livre publié en 2016 par Jean-Marie Atangana Mebara, l’ancien SGPR (de 2002 à 2006) martèle qu’il est dans les prérogatives dudit poste de transmettre les instructions du chef de l’Etat aux membres du gouvernement. « La plupart des ministres recevaient les instructions présidentielles que je leur transmettais, sans manifester d’humeur particulière. La formule était généralement : « le Chef de l’Etat me charge de vous demander de bien vouloir… » ». Le SG doit ensuite rendre compte au PR de l’exécution de ces tâches. Les contrevenants s’exposent à des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion du gouvernement dans un remaniement inopiné.
En gros, il ne s’agirait donc que de polémiques stériles dans la mesure où le SGPR exerce simplement ses fonctions comme ses prédécesseurs. Ce postulat est fondé tant sur les textes en vigueur que sur le témoignage des anciens occupants du même poste.

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