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Reprise en pointillés pour les clubs du sport amateur, inquiets pour la rentrée

Entre des équipements fermés et des mesures sanitaires drastiques, le redémarrage des activités tient du casse-tête pour les dizaines de milliers d’associations qui tissent le sport amateur mais s’inquiètent de perdre du public à la rentrée.

Pour ces 360.000 associations sportives recensées en France, l’enjeu est crucial, car beaucoup ont déjà fait une croix sur de nombreux événements de fin de saison, des 10 km prisés des coureurs aux tournois de foot, souvent synonymes de rentrées financières et de visibilité locale.

« J’ai demandé aux entraîneurs de foot de préparer une reprise, en s’adaptant à la situation: pas de matches, pas de contacts, des exercices balle au pied, des passes », explique à l’AFP Claude Brunet, le président de l’ASA Couronneries, club d’un quartier populaire éponyme de Poitiers, un peu plus de 300 licenciés, notamment en football et tennis. Mais pas tant que les équipements restent fermés, ni sans le feu vert de la fédération, dont le président Noël Le Graët, a évoqué le mois de septembre comme horizon.

D’ici-là, Claude Brunet projette des animations estivales « entre les immeubles, pour dire que ça reprend à la rentrée. Il faut montrer aux enfants qu’on est là et qu’on repart avec eux ». « Mais s’il n’y a plus de contacts (physiques), il n’y a plus de foot, plus de basket, plus de rugby. C’est ça ma vraie crainte », glisse-t-il.

– Sur les réseaux –

Tout au long du confinement, des associations sportives ont tenté de garder le lien avec leurs adhérents, notamment sur les réseaux sociaux. « On s’est réuni trois fois par semaine sur Zoom, à 19h, pour de la gym, du stretching, du renforcement musculaire », explique Alain Temin, l’un des entraîneurs et responsable du club de course à pied SAM Paris 12, environ 450 adhérents.

Mais comment reprendre ? « On n’a plus accès au stade, on peut retourner au bois de Vincennes mais pas plus de dix. Pour l’instant, on ne reprend pas. Chacun va courir de son côté en se donnant des petits rendez-vous », ajoute-t-il.

Depuis deux mois, les associations qui ont des salariés ont pu recourir au chômage partiel, pris en charge par l’Etat. Mais les sujets d’inquiétude ne manquent pas. Subventions des collectivités, partenaires privés, cotisations, prestations en milieu scolaire, tous les postes de recettes sont en péril. Selon une enquête menée par le comité olympique français (CNOSF), qui a lancé une campagne de dons, environ 9 clubs sur 10 craignent de perdre des licenciés et des revenus. Et sur quelque 16.600 clubs répondants, environ 20% déclarent disposer de deux mois de trésorerie au plus.

– « Chèque sport » –

Beaucoup d’associations, qui reposent sur le bénévolat et dont le budget annuel se compte en dizaines de milliers d’euros, ont aussi été confrontées à des demandes de remboursement de cotisations auxquelles elles tentent de répondre qu’un « adhérent n’est pas un client ». « On aimerait bien faire quelque chose, quand même », nuance Claude Brunet. « Par exemple un avoir sur la cotisation de la saison prochaine ». Mais il attend aussi un geste de sa fédération. « Sur une cotisation annuelle à 60 euros, il y en a 25 qui repartent à la fédé », précise-t-il.

Dans une tribune au Monde, le député Régis Juanico (Génération.s) et le sénateur PS Jean-Jacques Lozach ont demandé un crédit d’impôt sur la reprise de licence à la rentrée et un « chèque sport » de 100 euros pour aider les familles.

« La grande question que se pose un club en ce moment, c’est de savoir si tous les adhérents reviendront en septembre. Pour ça, il faut garder un lien », explique le directeur de la Fédération française des clubs omnisports (FFCO), Denis Lafoux.

Dans ce contexte, les structures les plus importantes ont pu s’organiser, comme l’Association sportive montferrandaise (ASM), à cheval sur le haut niveau et le sport pour tous. Le club, qui compte en temps normal quelque 170 salariés, et pas moins de 7.000 adhérents dans une quinzaine de sections, a pu reprendre des activités en plein air depuis lundi, avec un protocole sanitaire strict, sur les terrains dont il est propriétaire. Mais pas encore les sports collectifs.

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