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des milliers de manifestants en France contre les violences policières

L’onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis a continué de se propager samedi en France où plus de 23.000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, ont dénoncé les violences policières et réclamé « justice pour tous ».

Surveillés de près par les autorités, les rassemblements antiracistes organisés dans plusieurs villes de France ont rendu hommage à cet Afro-américain mort aux mains de la police, et fustigé le « racisme » et « l’impunité » qui règneraient chez les forces de l’ordre en France.

A Paris, 5.500 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, ont bravé les interdictions préfectorales liées au Covid-19 pour se rassembler place de la Concorde, près de l’ambassade américaine, et, plus tard, sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel.

« Les propos racistes toute ma vie j’en ai eu », a confié Nadine, 46 ans, cadre dans les assurances. « C’est notre vie, être française noire en France, c’est pas facile ».

A Bordeaux, au moins 2.500 personnes ont défilé derrière des banderoles dénonçant une « police raciste », avant d’observer, agenouillés et pour certains le poing levé, une longue minute de silence.

Un second rassemblement a réuni quelques centaines de personnes qui ont écouté les noms de victimes de violences policières.

« Je ne veux pas que ma fille grandisse dans une société où les vies humaines n’ont pas toutes la même valeur », a expliqué Caroline Fache, Franco-américaine.

A Lyon, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville tandis qu’à Nice 2.500 personnes se sont agenouillées au pied d’une statue d’Apollon, en mémoire de George Floyd.

« La France se noie dans son racisme. Nous dénonçons les violences policières et le déni de silence des institutions », a assuré à Lyon Arkya Sedime, membre du collectif des Afro-descendants.

A Rennes, les participants ont fait corps autour d’Awa Gueye, la sœur de Babacar Gueye, tué par balles lors d’une intervention de police à Rennes en 2015.

« Il y a 34 ans, j’étais étudiante et je manifestais déjà pour dénoncer la mort de Malik Oussekine. Rien n’a changé », a assuré Nathalie Aubré-Connan.

A Marseille, plus de 3.000 personnes, selon la police, se sont élancées du Vieux-Port en soirée. « Il n’y a plus de présomption d’innocence. On qualifie les gens à l’avance sur leur physique », a commenté Ouiam el-Hamdani, étudiante en droit. A ses côtés, Cléo qui a vécu en Martinique regrette qu’en métropole des amis noirs lui demandent le soir de les raccompagner « par peur d’être arrêtés par la police ».

Des rassemblements plus modestes se sont tenus à Nancy, Béziers ou Limoges et des actions avaient déjà eu lieu la veille à Strasbourg et Clermont-Ferrand.

La quasi-totalité d’entre eux se sont déroulés dans le calme même si des incidents ont éclaté en fin de manifestation à Metz quand le procureur a été légèrement blessé par le jet d’un caillou.

— « Fracture » dans la société —

Objets de polémiques récurrentes ces dernières années, les accusations de violences policières couplées à celles de racisme avaient déjà trouvé un nouvel écho mardi soir à Paris.

Au moins 20.000 personnes avaient alors répondu à l’appel de la famille d’Adama Traoré, mort en 2016 après son interpellation dans le Val-d’Oise, scellant une mobilisation inédite.

Mis sous pression, le gouvernement a réfuté l’existence de tout « racisme structurel » au sein des forces de l’ordre mais a fini par admettre l’existence d’un « certain malaise ».

En première ligne, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a promis d’être « intransigeant » face à tout signe tangible de racisme chez les forces de l’ordre.

Vendredi, il a saisi la justice après la révélation de l’existence d’un groupe privé sur Facebook réservé aux forces de l’ordre et où sont échangés des messages racistes. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

A droite, ce climat électrique fait craindre une aggravation de la « fracture » et la montée d’une « haine anti-flics », selon le président du groupe LR à l’Assemblée, Damien Abad.

Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, a lui pointé du doigt l’exécutif. « La racine de tout ça, c’est un pouvoir politique qui est dans la main des syndicats de police qui font ce qu’ils veulent », a-t-il affirmé.

Déplorant un « silence massif », SOS Racisme a, elle, demandé au gouvernement « d’ouvrir – enfin – le chantier de la lutte contre le racisme au sein des forces de l’ordre ».

burs-grd-jt-est/cbn

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