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« Testez, testez, testez », une recommandation qui ne visait « pas la France » ? L’OMS s’adressait pourtant à « tous les pays »

Selon le Directeur général de la Santé (DGS) Jérôme Salomon, les recommandations de l’OMS en mars dernier de « tester (…) tous les cas suspects » de Covid-19, ne « visaient pas la France ». Pourtant, son directeur s’adressait explicitement à « tous les pays », et le ministre de la Santé a lui-même évoqué cette recommandation quelques jours plus tard.

M. Salomon était interrogé le 16 juin à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête parlementaire destinée à « tirer les leçons » de la crise du coronavirus. Il répondait alors à une question du député LR Damien Abad sur la question du nombre de tests de dépistage en France, qui a fait polémique.

« L’OMS vous a dit +testez, testez, testez+, et en France vous n’avez pas développé de stratégie de tests massive, pourquoi ? », lui demandait le chef de file des députés Les Républicains.

« Il y a eu peut-être une difficulté d’interprétation dans les propos du directeur général de l’OMS, qui ne visaient pas la France, mais qui visaient bien de nombreux pays qui n’avaient pas accès aux tests (…) et qui a dit (…) +on ne sait pas ce qu’il s’y passe et donc il faut tester, tester, tester+ », répondait le DGS, ajoutant : « et nous avons répondu de façon encore plus volontaire à la demande de l’OMS ».

« Tous les pays doivent adopter une approche globale »

« Testez, testez, testez », c’est l’appel lancé le 16 mars par Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

« Tous les pays doivent adopter une approche globale. Mais pour prévenir les infections et sauver des vies, le moyen le plus efficace est de briser les chaînes de transmission. Et pour cela, il faut dépister et isoler », déclarait le directeur de l’OMS.

« Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Et nous ne pouvons pas arrêter cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté par le virus. Nous avons un message simple pour tous les pays : testez tous les cas suspects », insistait-il.

Dans son discours, Tedros Adhanom Ghebreyesus n’adressait pas de conseils spécifiques à certains pays selon leur capacité à effectuer des tests de dépistage. Il affirmait toutefois que l’OMS avait « expédié près de 1,5 million de tests à 120 pays » et travaillait « avec des entreprises pour augmenter la disponibilité des tests pour ceux qui en ont le plus besoin ».

Surtout, lors d’un point presse le 21 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran faisait lui-même référence à cette recommandation.

« Lundi dernier le Dr. Tedros, directeur général de l’OMS, a délivré ce message simple : ‘testez, testez, testez’. La France doit donc désormais suivre cette voie et se préparer à faire évoluer rapidement sa stratégie de dépistage », déclarait-il.

Le ministre semblait donc considérer lui-même que cette recommandation de l’OMS s’adressait aussi à la France.

Interrogée par l’AFP, la Direction générale de la Santé a répondu que « l’OMS s’exprim(ait) pour de nombreux pays, mais insist(ait) en particulier pour que les pays en retard se dotent de fortes capacités de tester, ce que la France avait fait ».

« Et nous avons élargi l’accès aux tests pour tous les symptomatiques comme l’a dit le ministre », a-t-elle assuré.

Depuis le 11 mai « toutes les personnes présentant des symptômes ou ayant été en contact avec une personne contaminée » doivent pouvoir bénéficier d’un « test virologique RT-PCR », selon le site du ministère de la Santé.

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