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Trump de retour en campagne, malgré le virus et sans la foule espérée

Donald Trump est arrivé samedi à Tulsa où l’attendait une foule moins importante que prévue pour son premier meeting à l’ère du coronavirus afin de donner un coup de fouet à une campagne en berne, sur fond de sondages en baisse.

En quête d’un second mandat de quatre ans, le président américain compte sur ce rassemblement pour marquer le contraste avec son opposant démocrate Joe Biden, qu’il affuble systématiquement du surnom moqueur de « Sleepy Joe ».

Quelque 20.000 personnes étaient attendues, mais une heure avant le discours présidentiel, la salle était seulement à moitié remplie. Et l’équipe de campagne elle-même a admis que l’affluence n’était pas à la hauteur de ses attentes.

Une première brève allocution du président, initialement prévue en dehors de la salle pour les malchanceux qui n’y auraient pas accès, a été annulée à la dernière minute.

Brad Parscale, son directeur de campagne, a reconnu que les chiffres n’étaient pas à la hauteur de ses espérances, dénonçant l’attitude de « manifestants radicaux » et « une semaine de couverture médiatique apocalyptique ».

Lundi, Donald Trump avait assuré dans un tweet que « près d’un million » de personnes avaient réclamé des billets pour ce rendez-vous.

Six membres de l’équipe de campagne Trump ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine quelques heures avant ce rassemblement.

« Aucun des employés positifs au Covid ni personne ayant été en contact direct ne sera présent au meeting ou aux côtés de participants ou d’élus », a assuré l’équipe de campagne. Selon cette dernière, la température de tous les membres du public est prise à l’entrée du site et masques et gel désinfectant sont systématiquement proposés.

A l’instar de leur idole, presque aucun des partisans qui se pressaient samedi dans le centre de Tulsa pour accéder au lieu du meeting ne portaient de masque et peu semblaient se soucier de garder leurs distances.

En revanche, les participants doivent signer un document par lequel ils renoncent à toute poursuite légale si jamais ils contractent le virus à cette occasion.

– « Propager le virus » ? –

Le premier meeting du président républicain depuis le coup d’arrêt de sa campagne sur le terrain, sonné par la pandémie de Covid-19 début mars, a suscité une vive polémique, beaucoup s’inquiétant des conséquences sanitaires d’une telle foule venue de tous les Etats-Unis.

Jusqu’à présent relativement épargné, l’Oklahoma connaît en ce moment une forte poussée des cas détectés.

« Trump est prêt à propager le virus juste pour entendre quelques acclamations », s’est indigné le sénateur Bernie Sanders, ex-candidat à la présidentielle et désormais soutien de Joe Biden.

Malgré sa campagne mise en sourdine par le confinement, l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a récemment pris le large dans les sondages devant Donald Trump, 74 ans.

Entre « Trumpistes » et manifestants antiracisme, les autorités locales avaient dit attendre jusqu’à 100.000 personnes à Tulsa, dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis tout acquis à sa cause.

Témoin des inquiétudes qui pèsent sur la ville, un imposant déploiement de force autour du BOK Center où le meeting doit débuter dans la soirée, avec patrouilles de police omniprésentes et rues barrées par des soldats de la Garde nationale en armes appelés en renfort.

Tout était calme cependant, et aucun incident n’avait été signalé samedi après-midi.

– « Foutaises ! » –

« Nous sommes là pour montrer que nous soutenons le président Trump et que nous, le peuple, allons remporter l’élection de 2020, peu importe ce que disent les médias +fake news+ et autres multinationales libérales, gauchistes et qui cherchent à contrôler nos esprits », lance Brad, un costaud qui comme beaucoup d’autres porte T-shirt et casquette à l’effigie de son idole.

Et la crainte du Covid-19 ? « Foutaises! Ils mentent au sujet des chiffres », lâche-t-il.

Autre sujet majeur de controverse, le choix de Donald Trump d’organiser son grand retour autour des commémorations de la fin de l’esclavage, et dans une ville encore marquée par un des pires massacres raciaux de l’histoire américaine, le meurtre de quelque 300 Afro-Américains par une foule blanche, en 1921.

Une « vraie gifle », selon le responsable local du mouvement « Black Lives Matter », qui organise un rassemblement en amont du meeting dans un parc de la ville.

Un autre rassemblement de protestation était prévu en fin d’après-midi, loin du lieu du meeting.

En plein mouvement historique de colère contre le racisme et les violences policières, Donald Trump avait initialement choisi d’organiser son meeting le 19 juin ou « Juneteenth », date commémorant l’émancipation des derniers esclaves aux Etats-Unis.

Devant le scandale, il l’a reporté au lendemain, sans pour autant faire taire les critiques qui l’accusent de propager des thèses racistes.

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