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Burkina Faso : entre insécurité et Covid-19, les élèves reprennent le chemin de l’école

Plus de 5 millions d’élèves ont repris, jeudi, 1er octobre, le chemin de l’école au Burkina Faso, après six mois de vacances prolongées, dans un contexte marqué par la pandémie de Coronavirus et des attaques terroristes dans plusieurs localités du pays.

Il est 7H30 (TU) ce jeudi matin. Un nuage de poussière enveloppe l’atmosphère quand madame Yerbanga Isabelle gare son véhicule devant l’école maternelle « La garderie » dans le quartier Karpala à l’est de Ouagadougou. Elle fait descendre son fils de trois ans. Elle se dit rassurée.

« Je suis allée discuter avec les responsables pour connaître le dispositif mis en place contre le coronavirus. Ceux qui s’occupent des enfants ont porté des masques. Il y a aussi du savon pour laver les mains des enfants », a-t-elle fait savoir.

Plusieurs autres établissements scolaires de la ville de Ouagadougou, ont pris des dispositions pour éviter la contamination des élèves.

« Dans notre école, les responsables exigent le lavage des mains avant d’avoir accès à la salle. Mais la distanciation physique n’est pas respectée. Chacun se débrouille avec son masque », a expliqué au téléphone à l’agence Anadolu, un élève de terminal dans un lycée de Bobo-Dioulasso (ouest).

Dans un message publié ce jeudi sur son compte twitter, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a noté que cette année scolaire annonce de nombreux défis à relever, dont, immanquablement, celui de la pandémie de la Covid-19.

« Mes pensées pour les enfants des zones à défis sécuritaires. Nous poursuivons les efforts de sécurisation de l’ensemble du territoire, et, à terme, nous viendrons à bout de l’hydre terroriste, et des obscurantistes », a-t-il ajouté.

L’année dernière, pour éviter la contagion à grande échelle, le ministère en charge de l’éducation nationale avait libéré les élèves des classes intermédiaires au temps fort de la maladie dans le pays courant avril, avant d’organiser en juin, des séances de rattrapage pour ceux des classes d’examen afin de sauver l’année scolaire.

A ce jour, le Burkina Faso compte, 2056 cas confirmés de covid-19 dont 58 décès et 1335 guéris.

« 350 mille enfants privés d’école à cause du terrorisme »

Outre la pandémie de Covid-19, cette rentrée scolaire se déroule dans un contexte d’insécurité rendant difficiles les services sociaux de base tels que l’éducation et la santé, et ce, depuis 2015.

A la date du 21 septembre 2020, 2 397 établissements sont fermés dont 2 206 écoles primaires et 191 établissements du post-primaire et secondaire, avec 349 909 élèves en rupture scolaire à cause de l’insécurité, selon un communiqué du Secrétariat permanent du Programme de développement stratégique de l’éducation de base (SP/PDSEB) qui souligne que l’ouverture de ses écoles est conditionnée par l’amélioration de la situation sécuritaire.

Face aux obstacles qui entravent le fonctionnement du secteur de l’Education, le gouvernement burkinabè, a révisé sa Stratégie de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires (SSEZDS), stratégie qui se focalisait exclusivement sur les zones affectées par la crise sécuritaire.

La nouvelle stratégie révisée prend, notamment, en compte d’autres phénomènes à risques tels les catastrophes naturelles et la pandémie de Covid-19.

La nouvelle stratégie multirisque dénommée « Stratégie nationale d’éducation en situation d’urgence (SN-ESU) » et évaluée à plus de 56 milliards (100 millions de dollars), est financée par l’Etat burkinabè avec l’appui de l’UNICEF et de l’UNESCO.

AA/Ouagadougou/Dramane Traoré

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