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coup d’envoi de la campagne, Sassou sollicite le vote des jeunes

Le Congo-Brazzaville a officiellement frappé vendredi les trois coups de la campagne pour l’élection du 21 mars, pendant laquelle le président Denis Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir, va de nouveau solliciter la confiance de la jeunesse d’un pays en crise économique profonde.

Originaire d’Oyo dans le centre-nord du pays, le président sortant a lancé sa tournée électorale depuis la capitale économique et pétrolière Pointe-Noire (sud), a constaté un correspondant de l’AFP.

« En ces moments d’incertitude, le peuple a besoin des hommes d’expérience. Et moi je mets mon expérience au service de toute la jeunesse », a lancé le chef de l’Etat septuagénaire à la tête d’un pays dont l’âge médian est de 19 ans d’après les Nations unies.

Les questions économiques hantent les esprits des électeurs dans ce pays pétrolier qui anticipait un recul de 9% de son PIB avec le Covid-19.

Avant même la crise du Covid-19, le PIB par habitant plafonnait à 2.279 dollars en 2019, contre 3.922 dollars en 2012 à l’époque de l’euphorie pétrolière, selon la Banque mondiale.

« La majorité des jeunes Congolais n’ont pas d’emplois. Nous ne voulons que du travail », a témoigné auprès de l’AFP Fred Samba, 42 ans, chauffeur à Pointe-Noire.

Le président sortant a de nouveau insisté sur l’urgence de sortir du tout-pétrole. « Au cours du prochain mandat si je suis élu, je propose un vaste programme de développement de l’agriculture au sens large. Notre pays importe pour 700 milliards de FCFA (un peu plus d’un milliard d’euros) de nourriture. C’est une honte ».

Au total, un peu plus de 2,5 millions d’électeurs doivent départager sept candidats.

– Mise en garde contre les « violences »-

Les deux principaux rivaux du président sortant sont deux anciens ministres passés à l’opposition, Guy-Parfait Kolélas et Mathias Dzon.

Guy-Parfait Kolélas doit commencer sa campagne samedi à Ouesso dans l’extrême nord du pays au coeur de la forêt du bassin du Congo, que le régime s’est engagé à protéger dans le cadre des accords de Paris contre le réchauffement climatique.

Ancien ministre des Finances, Mathias Dzon a prévu quant à lui samedi une parade motorisée dans les rues de Brazzaville, selon son équipe de campagne.

Dans son éditorial vendredi, le quotidien les Dépêches de Brazzaville (pro-gouvernemental) a mis en garde contre des « violences physiques, verbales ou autres » pendant la campagne.

M. Kolélas était arrivé deuxième en mars 2016 lors de la réélection de M. Sassou Nguesso. Les résultats contestés du scrutin avaient allumé les feux d’une violente rébellion dans la région du Pool entre Brazzaville et Pointe Noire.

L’armée avait lancé des représailles à huis-clos jusqu’à un cessez-le-feu annoncé en décembre 2017. Les violences avaient déplacé 140.000 civils, de source humanitaire.

Un autre candidat de 2016, le général Jean-Marie Mokoko, a été condamné en mai 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », tout comme d’autres anciens dignitaires du régime qui avaient osé défier le régime.

Les forces de sécurité sont invitées à voter dès le 17 mars, « dans les bureaux ordinaires et non dans des casernes comme certains le pensent » a déclaré jeudi à la presse Henri Bouka, le président de la Commission électorale.

« On ne sait pas si le fichier de la force publique a déjà été extrait du fichier général », s’inquiète auprès de l’AFP Roch Euloge Nzobo, du Cercle pour la démocratie et les droits de l’homme (CDHD).

Ancien officier, le président Sassou Nguesso a pris le pouvoir en 1979 dans ce pays alors aligné sur le bloc soviétique.

Il a été battu lors des premières élections pluralistes de 1992 par Pascal Lissouba.

Ce très rare exemple d’alternance pacifique en Afrique centrale a pris fin en 1997 avec le retour au pouvoir de M. Sassou Nguesso, après une guerre civile avec les forces de M. Lissouba.

En 2009, le régime de M. Sassou Nguesso a fait l’objet d’une plainte déposées en France par des ONG anti-corruption dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». En 2017, des proches du président ont été mis en examen pour « blanchiment de détournement de fonds publics » dans cette affaire qui vise également les familles au pouvoir au Gabon et en Guinée-Equatoriale.

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