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Infirmière rurale, elle amène l’hôpital à la maison pendant l’épidémie

Masque bleu sur le visage, elle veille sur ses patients ruraux pendant l’épidémie de Covid-19. Poser un bandage, préparer des médicaments, Diane Braccagni, infirmière libérale, exécute ces gestes techniques à domicile sans jamais hésiter, et sa présence rassure.

Son quotidien n’a pas changé. Chaque matin, cette soignante de 59 ans sillonne en voiture la campagne d’Eure-et-Loir et fait la tournée de ses patients. Epidémie oblige, cette femme au regard pétillant a pris le pli de porter masque et gants avant de frapper à la porte des malades.

Partout Diane Braccagni sait qu’elle sera accueillie avec un sourire. Au 42e jour de confinement, Diane a rendez-vous à Happonvilliers chez Renée Bodin, 93 ans, ancienne enseignante de lettres classiques.

Un verre d’eau rempli, des comprimés: l’infirmière prépare le traitement de cette dame toujours vive, et vient lui apporter aussi un peu d’humanité, en prenant le temps de partager un verre en présence d’une amie.

Dans une autre maison où le temps semble arrêté dans les années 1960, un poêle à bois et une huche à pain. Diane a pris l’habitude de laisser Henri Boutfol, 85 ans repasser ses bandages qu’il roule religieusement, avant de les donner à l’infirmière.

Cela fait 20 ans que l’octogénaire est soigné chez lui, et pour l’infirmière, et c’est une manière pour lui de s’impliquer dans sa maladie loin de l’hôpital.

En amenant l’hôpital à la maison, Diane Braccagni se reconnaît en première ligne de l’épidémie. Son frère, médecin à Créteil, a lui même été contaminé par le virus avant de retourner exercer.

Et son métier, cette femme d’origine franco-italienne ne le lâcherait pour rien au monde.

Après avoir travaillé jusqu’à 35 ans en hôpital, elle a voulu quitter « cette bureaucratie », qu’elle dit avoir observée dans les hôpitaux à la campagne.

« Cela ne me correspondait plus. Trop de bâtons dans les roues quand on veut travailler, quand on est plein de bonne volonté », confie-t-elle à un photographe de l’AFP.

Infirmière libérale depuis 25 ans, elle apprécie « la proximité des gens, l’indépendance ». Avec ses deux autres collègues, elles visitent ensemble chaque jour une cinquantaine de patients.

Et quand elle a le temps, Diane dit se ressourcer chez sa fromagère, pour chercher ses petits chèvres.

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