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la Fédération face au dilemme d’une Ligue 2 à 22 clubs

La réforme d’une Ligue 2 à 22 équipes la saison prochaine, approuvée par les clubs, atterrit mercredi (10h30) sur le bureau de la Fédération française, tentée de s’y opposer au nom de « l’intérêt supérieur » du football. Avec le risque de nouveaux recours, quoi qu’elle décide.

Valider cet élargissement ? C’est dire adieu à la « cohérence » souhaitée avec les championnats amateurs, où les descentes ont été maintenues, et offrir des arguments juridiques aux clubs professionnels mécontents de leurs relégations.

S’y opposer ? C’est aller à l’encontre d’une décision prise en assemblée générale de la Ligue (LFP) par les clubs de l’élite et les familles du football (joueurs, entraîneurs…), avec le risque de s’attirer les foudres du Mans et d’Orléans, 19e et 20e de deuxième division lors de l’arrêt anticipé du championnat pour cause de pandémie.

Voilà le dilemme auquel va se frotter mercredi matin le comité exécutif de la Fédération, constitué d’une petite quinzaine de dirigeants de clubs, ligues régionales et districts sous l’égide de l’emblématique président de la FFF Noël Le Graët.

Un « Comex » disposant d’un pouvoir important, car il est autorisé, selon la convention liant la Ligue à la Fédération, à se saisir « pour éventuellement les réformer, de toutes les décisions prises par l’Assemblée et par les instances élues ou nommées de la LFP, qu’il jugerait contraires à l’intérêt supérieur du football ou aux statuts et règlements ».

– Le Graët pour la cohérence –

Bien que cette même convention permette la tenue d’une deuxième division avec jusqu’à « vingt-deux clubs au plus », le principe même d’une saison sans relégation n’a pas la faveur de la Fédération et de son président, qui ont imposé le maintien de promotions et relégations à tous les niveaux dans les championnats amateurs dont ils ont la charge.

Dès l’annonce par la Ligue de la suspension définitive des championnats professionnels, Le Graët a ainsi défendu auprès du quotidien régional Le Télégramme « l’application des règlements » avec « deux descentes et deux montées » en Ligue 2, notamment.

Et dès la fin de l’assemblée générale de la LFP validant cet élargissement, le 20 mai, le Breton a indiqué auprès du quotidien L’Equipe qu’il allait « regarder (les) textes » en vue d’une saisine du « Comex ».

Les clubs d’Orléans et du Mans sont donc suspendus à la décision de la Fédération.

« Ca serait bien que la FFF s’exprime pour qu’il y ait une volonté, une décision forte de tout le football, sur cette solidarité qui a prévalu », avait insisté le président manceau Thierry Gomez la semaine passée, saluant une « demi-victoire » après l’assemblée générale de la LFP et espérant que ce succès soit « définitivement transformé ».

– Recours à venir –

La décision de la Fédération sera aussi suivie très attentivement du côté de Boulogne-sur-Mer dont le club, 3e de National 1 (3e div.), espère lui toujours monter en L2 via un barrage. Son président Reinold Delattre s’était satisfait de l’élargissement de la L2, mais estimait il y a quelques jours « impossible et totalement inenvisageable que seule la Ligue 2 n’ait pas de descente ».

Confirmer ce passage à 22 clubs créerait néanmoins une exception dans laquelle certains n’hésiteront pas à s’engouffrer. En plus des nombreux clubs amateurs ayant déposé des recours, Toulouse, 20e de Ligue 1 et relégué en L2, a déjà fait remarquer en AG la présence de « deux règles différentes », selon des propos rapportés par L’Equipe.

Amiens, 19e de L1, pourrait soulever la même incohérence devant le Conseil d’Etat, auprès duquel il conteste sa relégation. Au point de se montrer favorable à la réforme ? Son président Bernard Joannin a en tout cas indiqué à l’AFP « qu’il serait dommageable à l’esprit d’équité du football que la Fédération s’oppose à une expression démocratique (…) pour une décision qui ne met en rien en péril l’intérêt général du football ».

« Il y a un problème d’équité » entre les deux divisions, remarque au contraire Jean-Michel Aulas, qui y voit lui un moyen supplémentaire pour Lyon, seulement 7e de L1 selon le classement définitif, de contester les modalités d’arrêt du championnat. « Cela donne beaucoup d’arguments aux recours que nous avons déposés », juge-t-il.

Hasard des organigrammes, le président de l’OL a l’occasion de peser sur cette décision puisqu’il est membre du « Comex » de la Fédération.

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