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Le Japon et le judo: un lien indissociable

Si les Jeux olympiques ont bien lieu dans un an à Tokyo, le judo, né au Japon et devenu pour la première fois sport olympique en 1964 dans la capitale japonaise, sera de retour à la maison.

Entre le Japon, les JO et le judo existe un lien indissociable, symbolisé par le fondateur de la discipline, Jigoro Kano, devenu par la suite le premier membre asiatique du Comité international olympique (CIO).

Kano, dont le portrait est accroché dans chaque dojo, a représenté le Japon pour sa première participation aux Jeux olympiques en 1912 à Stockholm, où il a rencontré le baron Pierre de Coubertin.

C’est également grâce à lui que Tokyo a obtenu l’organisation des JO en 1940; des JO qui n’ont jamais eu lieu en raison du différend Japon-Chine et du début de la Seconde Guerre mondiale.

Coubertin estimait que la philosophie du judo, dont le nom signifie « voie de la sagesse » et dont la pratique développerait à la fois le corps et l’esprit, correspondait aux valeurs olympiques.

En avance sur son temps, Kano encourageait les femmes à s’adonner à « son » sport et ne faisait pas payer les cours. Selon lui, chacun, quelle que soit son origine sociale, devait pouvoir pratiquer ce sport.

Le créateur du judo a également participé au développement du sport au Japon en supervisant l’introduction de l’éducation physique à l’école. « Rien n’est plus important que l’éducation dans ce monde », pensait-il.

Il est toujours tenu en haute estime aujourd’hui par les judokas, spécialement au Kodokan de Tokyo, centre international qui attire des pratiquants du monde entier.

– « Travailler ensemble » –

Le judo est le principal pourvoyeur de médailles aux JO pour le Japon, avec 39 ors olympiques, devant la lutte (32) et la gymnastique (31).

Le Japon est ainsi le pays ayant remporté le plus de titres aux Jeux dans cette épreuve, soit autant que les quatre pays qui le suivent au classement : la France (14), la Corée du Sud (11), la Chine (8) et Cuba (6).

Avant le report d’un an des JO en raison de la pandémie de coronavirus, l’équipe japonaise faisait figure de grande favorite notamment grâce aux titres mondiaux décrochés lors des Mondiaux-2019 à domicile (Abe et Sone chez les dames, Maruyama et Ono chez les messieurs).

Pour souligner l’importance du judo pour le Japon en vu des JO-2020, l’AFP publie une série de reportages multimédia qui analysent les liens profonds unissant ce sport et ce pays.

Des journalistes de l’AFP se sont entretenus avec des membres de la famille de Kano, brasseurs de saké, la boisson traditionnelle japonaise, ont interrogé des judokates afin de comprendre la place qu’occupe la pratique féminine au Japon et ont rencontré une mère de trois judokates médaillées d’or aux JO.

D’autres reportages reviennent sur la pratique du judo en tant que thérapie, ou encore sur une ancienne usine de kimonos qui continue à tresser ses propres uniformes.

Cette série ne se limite pas au Japon, avec un portrait d’un « missionnaire du judo » à Bali, qui a passé sa vie à voyager dans une vingtaine de pays pour enseigner ce sport, qui adresse un message fort en cette période de pandémie.

« Il est temps de mettre en pratique l’esprit du grand maître Kano, le Jita-Kyoei (entraide et prospérité mutuelle) », explique Tsuneo Sengoku, 75 ans, qui a exporté la pratique du judo dans le monde entier, alors que le monde est touché par la pandémie de coronavirus.

« Je veux appeler les gens à s’accrocher et à travailler ensemble », lance-t-il.

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