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Monaco, toujours aussi instable, change encore d’entraîneur

Nouvelle illustration de l’instabilité de l’AS Monaco depuis son titre de champion de France en 2017: le club a limogé samedi son entraîneur espagnol Robert Moreno, arrivé l’hiver dernier à la place de Leonardo Jardim, et qui devrait être remplacé par le Croate Niko Kovac.

La destitution de Robert Moreno et des cinq membres de son staff technique (Dani Guindos et Carlos Martinez adjoints, Juanjo del Ojo préparateur physique, José Sambade, entraîneur des gardiens, et Marc Selleres préparateur psychologue) a été soudaine pour l’entraîneur espagnol de 42 ans.

Limogés par le duo Oleg Petrov (vice-président) – Paul Mitchell (directeur technique) au terme d’un rapide entretien qui s’est déroulé samedi en tout début d’après-midi, Moreno et son staff avaient même dirigé la séance d’entrainement collectif du matin au centre d’entraînement de La Turbie.

Moreno avait également dirigé, la veille, le premier match de la saison à Bruges contre le Cercle (victoire 2-0), au terme duquel il déclarait : « demain nous reprendrons le chemin de l’entraînement et poursuivrons notre préparation. Nous allons nous projeter sur notre prochain match ».

Sauf gros revirement de situation, ce sera désormais le Croate Niko Kovac, 48 ans, champion d’Allemagne 2019 avec le Bayern Munich, puis limogé du club bavarois en novembre dernier à la suite d’une défaite 5-1 contre son ancien club, l’Eintracht Francfort, qui poursuivra cette phase de préparation.

– Plus de 6 millions d’indemnité –

Après les échecs depuis deux ans de Leonardo Jardim, Thierry Henry, Franck Passi (un match dirigé), puis à nouveau Leonardo Jardim et enfin Robert Moreno, Kovac a pour objectif de retrouver la Ligue des Champions au plus vite.

Il a également la tâche de stabiliser un club qui coule depuis son titre de champion de France 2017 et qui a, en trois ans, changé de vice-président, plusieurs fois de directeurs généraux, de directeurs sportifs, d’entraîneurs, et qui compte plus de 60 joueurs sous contrat.

D’ailleurs, sans coupe d’Europe, Monaco doit aujourd’hui réduire de façon drastique sa masse salariale. Le club souhaite aussi parvenir à une balance positive de plus de 50 millions d’euros sur le marché estival.

Car le trésor de guerre accumulé ces dernières années grâce à une demi-finale de Ligue des Champions et surtout de nombreuses ventes (Mbappé, Lemar, Mendy, Silva, Bakayoko, Martial, Kondogbia, Kurzawa…) s’est réduit à sa portion congrue. De plus, le départ de Moreno et de son staff, à qui il restait deux années de contrat, va coûter plus de 6 millions d’euros au club.

Avec les lourdes indemnités qu’ont touchées Jardim (deux fois) et Henry, l’AS Monaco aura, depuis octobre 2018, dépensé environ 25 millions d’euros en indemnités de licenciement pour ses entraîneurs ! Un record !

– Pression sur Rybolovlev –

Et si le départ de Moreno commençait à être sérieusement envisagé en interne, Petrov ne le souhaitait pas forcément aussi précipité. Jusqu’à ce que le nouveau directeur sportif, Paul Mitchell –nouvel homme fort du club avec le directeur général adjoint Viacheslav Ivanov– propose de recruter Kovac, qu’il connaît bien et avec qui il devra former un binôme performant sans délais.

C’est l’exact contraire de ce que la direction du club préconisait lors de la présentation de la saison le 6 juillet. Mitchell demandait « du temps ». « On travaille pour que Robert (Moreno) puisse aller vers les succès », précisait-il.

Petrov, lui, était encore plus clair. « Il y a eu beaucoup de changements chez les joueurs, dans le management. Mais ces changements nécessaires étaient pour le bien du club. Maintenant qu’ils ont été réalisés au niveau du management, je ne pense pas qu’il y en ait encore beaucoup », avait souligné le vice-président.

Le départ de Moreno survient en même temps que celui, moins médiatique mais très symbolique, de l’emblématique intendant du club et de l’équipe de France Bachir Nehar, et que celui probable, et bien plus médiatique, de Louis Ducruet, fils de la Princesse Stéphanie et actuel assistant d’Oleg Petrov.

Ces remous, au sein d’un club en constant chamboulement, mais qui demeure une vitrine importante de la Principauté, met désormais Petrov mais surtout le président Dmitri Rybolovlev, également embarrassé par des affaires judiciaires, sous pression.

Car le Palais princier suit, comme depuis toujours, très attentivement l’évolution actuelle du club.

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